A Paris, les turcs dénocent une opération à visée électoraliste pour attirer l'électorat arménien.
Le débat sur la proposition de pénalisation de la contestation de tout génocide, dont celui perpétré contre les Arméniens en 1915, entraîne des vives réactions chez les turcs.
A Paris débat dans une Assemblée nationale en état de siège
Le débat sur la proposition de pénalisation de la contestation de tout génocide, dont celui perpétré contre les Arméniens en 1915, a démarré mardi matin dans une Assemblée nationale, en quasi état de siège. Plus d'un millier de personnes manifestaient déjà, plus d'une heure avant le début de la discussion, à proximité de l'Assemblée nationale, ceinturée par de nombreux cordons de police qui en bloquaient les accès.
Un an de prison et 45000 euros d'amende
La proposition de loi, présentée par Valérie Boyer, députée UMP de Marseille où vit une forte communauté arménienne, vise à "réprimer la contestation ou la minimisation grossière" de tout génocide, dont le génocide contre les Arméniens dans l'Empire ottoman. Le texte prévoit un an de prison et 45.000 euros d'amende en cas de négation d'un
génocide reconnu par la loi.
Fureur des turcs
Cette initiative a déchaîné la fureur des autorités turques qui ont menacé la France de multiples représailles, diplomatiques avec le rappel de son ambassadeur, et économiques, avec le gel de plusieurs importants contrats.
Le gourvernement veut calmer le jeu
Le ministre des Affaires européennes, Jean Leonetti, a demandé sur France Inter un "dialogue beaucoup plus apaisé" avec Ankara, considérant que les représailles brandies par la Turquie étaient "des menaces en l'air".
Patrick Ollier, ministre des relations avec le Parlement, a voulu, dès l'ouverture du débat, minimiser la portée du texte. "Il s'agit d'un texte de coordination juridique qui tire les conséquences d'un vide dans notre droit", a-t-il dit, faisant valoir que "douze pays de l'UE avaient déjà adopté des dispositifs" analogues de pénalisation du négationnisme.