C'estun moment très attendu, notamment par les militants de chaque camp. Les permanences se préparent à l'évènement
Ce soir, à 21 heures, 20 à 25 millions de Français seront devant leur télévision pour assister au débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, un moment très attendu, notamment par les militants de chaque camp. A Nice, les permanences du Parti Socialiste et de l'UMP se préparent à l'évènement.
La soirée se vivra sur écran géant.
Après la bataille des rassemblements du 1er mai, François Hollande et Nicolas Sarkozy confrontent ce soir leurs visions de la France et leurs personnalités, devant des millions de téléspectateurs, lors du grand débat d'une campagne alourdie par les affaires.
Nicolas Sarkozy au Trocadéro
François Hollande à Nevers
Par tirage au sort, le candidat PS a été désigné pour ouvrir le bal des prises de parole à 21h00, dans un studio de la Plaine Saint-Denis où chaque détail technique a été réglé en accord avec les deux délégations, quatre jours avant le second tour.
Confiance des 2 "protagonistes"
Le député de Corrèze s'attend à un rendez-vous "rugueux", qu'il envisage avec "confiance". "Ce n'est pas un match de boxe, de lutte, je ne suis pas dans ce type de comportement", a-t-il déclaré devant des journalistes mardi à Nevers.
Le président sortant aborde, lui, en challenger le débat, puisque François Hollande est arrivé en tête du premier tour et que le sondages le donne vainqueur par les sondages au soir du 6 mai.
Tout comme son rival, le président élu en 2007 souhaite un débat "pour les Français", mais prévient: "Il va falloir que François Hollande fasse ce qu'il déteste : être franc".
Nicolas Sarkozy ne manquera pas de regretter que son adversaire ait refusé les deux autres débats qu'il lui proposait : "C'est un candidat ondoyant, fuyant, qui ne répond pas aux questions", attaque la porte-parole du candidat UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet.
Préoccupations des Français et pièges non exclus..
Officiellement, les deux co-organisateurs, TF1 et France 2, veulent dérouler un conducteur qui parte des soucis prioritaires des Français (le pouvoir d'achat et l'emploi) jusqu'à la politique étrangère et l'Afghanistan, en passant par la dette, les questions de société (immigration) et le style de présidence que les deux hommes veulent incarner.
Des risques d'orages menaceront en permanence ces prévisions, comme les affaires impliquant Dominique Strauss-Kahn, les soupçons de financement illégal de la campagne
de Nicolas Sarkozy en 2007 ou les accusations portées par le chef de l'Etat contre le site d'information Mediapart.
"Je n'exclus pas qu'il nous ressorte DSK, mais on lui rappellera le rôle dont il s'était prévalu au moment de sa nomination au FMI", chuchote un membre de la garde rapprochée de François Hollande.
Sarkozy et Hollande bien préparés
Le débat sera animé par les journalistes Laurence Ferrari (TF1) et Davis Pujadas (France 2), dans un décor "sobre et neutre", avancent les deux chaînes. Le réalisateur, Jérôme Revon, a expliqué lundi qu'il se déroulerait selon des règles strictes, inscrites dans une charte élaborée entre les représentants des candidats.
Mis gracieusement à la disposition des médias souhaitant le retransmettre, le débat sera diffusé simultanément sur BFM-TV, iTélé et LCI et France24 ainsi que par RTL, RMC, Europe 1, France Inter, France Info et RFI.
En plus d'une avalanche de notes, François Hollande pourrait mettre à contribution son directeur de la communication, Manuel Valls, pour répéter le débat. "Petit, nerveux, très droitier, il est très bien dans le rôle" de Nicolas Sarkozy, s'amuse un fin connaisseur des couloirs de Solférino.
Le chef de l'Etat sortant a prévu de consacrer toute la journée à sa préparation.
Nicolas Sarkozy "joue gros"
En 2007, en tête du premier tour, il avait joué la carte de la sérénité et du calme, face à Ségolène Royal qui avait tenté de le déstabiliser en jouant celle de la colère en fin d'émission.
Lundi, Mme Royal a conseillé au candidat PS "de ne pas tomber dans la surenchère" et en même temps de "rendre les coups qu'il reçoit". Elle lui a aussi suggéré de "suivre l'après-débat" dans les heures qui suivent, pour en gérer "l'interprétation médiatique".
De son côté, l'équipe Sarkozy espère que ce rendez-vous aidera son champion à refaire son retard, en séduisant les électeurs du Front national et de François Bayrou, les indécis et les abstentionnistes.
"On n'a jamais vu un débat entre deux tours faire bouger le rapport de forces de plus d'un point", tempère Emmanuel Rivière (TNS Sofres). François Hollande a six points d'écart avec son adversaire, d'après le dernier sondage Ipsos (53/47), pour devenir dimanche le septième président de la Ve République.
Après-demain, Christian Estrosi, maire de Nice et président du comité de soutien à Nicolas Sarkozy dans les Alpes-Maritimes, tiendra le dernier meeting de soutien dans le département, à 18 h au palais de la Méditerranée à Nice.
François Fillon
Le Premier Ministre : François Fillon sera présent, ainsi que tous les élus UMP du département.