La soeur d'une porteuse de prothèses PIP décédée, poursuit le Dr Denis Boucq. Selon elle, la volonté de la défunte.
Le juge des référés du tribunal de grande instance de Nice a renvoyé ce jeudi au 14 septembre le procès intenté contre un chirurgien plasticien par la soeur d'Edwige Ligoneche, une porteuse de prothèses mammaires PIP défectueuses morte d'un lymphome en novembre à Marseille.
Katia Colombo a assigné pour "défaut d'obligation de conseil et manquement aux règles professionnelles" le Dr Denis Boucq qui a opéré sa soeur, Edwige, à trois reprises.
Devant la juridiction du fond, elle lui réclame quelque 320.000 euros de dommages et intérêts, mais dans l'attente de ce procès, elle a engagé un référé pour obtenir au plus vite une provision de 30.000 euros afin d'indemniser son préjudice.
Elle assure que c'est Edwige qui lui a fait promettre de poursuivre le Dr Boucq. Lui, à l'inverse, déclare n'être pour rien dans le décès de sa patiente et affirme qu'elle se serait refusée à le poursuivre.
D'après le médecin, Katia Colombo "trahit les volontés de sa soeur" et n'est "intéressée que par une chose : gagner de l'argent". "Sur son lit de mort, affirme-t-il, Edwige Ligoneche a dit à sa soeur: "tu poursuivras en justice PIP ou l'Affsaps mais tu laisseras le Dr Boucq pour lequel j'ai beaucoup d'amitié".
En juin, la présidente de l'association des Porteuses de prothèses PIP, (2.100 adhérentes), Alexandra Blachère, a confirmé ces propos auprès de l'AFP: juste après le décès d'Edwige: "je me souviens que Katia m'a dit, en parlant du Dr Boucq: "il a de la chance qu'Edwige m'ait demandé de le laisser tranquille, sinon, je l'aurais attaqué en justice".
Rejet ce jeudi de la demande de liberté de JC Mas
La cour d'appel d'Aix rejeté ce jeudi la nouvelle demande de remise en liberté du fondateur de la société PIP.
Jean-Claude Mas, incarcéré depuis le mois de mars, reste donc en détention, conformément au réquisitions de l'avocat général. Une première demande avait été rejetée en mars.
Lors de l'audience à huis clos mardi, le représentant du parquet général avait estimé qu'il existait des risques de fuite de M. Mas, selon Me Christine Ravaz, l'avocate des parties civiles.
Selon une source proche du dossier, il se serait ouvert à un co-détenu de la prison marseillaise des Baumettes, où il avait été initialement détenu, évoquant un projet de fuite en Amérique latine où il disposerait de plusieurs millions d'euros placés notamment au Costa Rica, en Colombie, au Vénézuela et au Nicaragua.
La nouvelle détention provisoire de M. Mas, 73 ans, au coeur du scandale des implants contenant un gel non homologué, est liée au volet financier de l'affaire, pour lequel il a été mis en examen début juillet. Elle fait suite à une première détention provisoire de quatre mois, dans le cadre de sa mise en examen fin janvier pour "blessures et homicides involontaires".
La justice le soupçonne d'avoir organisé la banqueroute frauduleuse de sa société PIP, dont il serait toujours resté le dirigeant de fait via des montages financiers à l'étranger. La société PIP a été mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Toulon fin mars 2010, au moment où l'Afssaps décidait de retirer les prothèses du marché.
L'avocat de Jean-Claude Mas, Me Yves Haddad a dénoncé mardi "la cruauté judiciaire" infligée à son client, disant que celui-ci avait été réincarcéré, début juillet, le jour même où expirait sa première détention provisoire, alors qu'il avait toujours répondu présent aux injonctions de la justice.
Jean-Claude Mas est en détention provisoire à la prison du Pontet à Avignon.