L'ex-maire de Vence n'a toutefois aucune assurance d'obtenir une révision de sa condamnation à neuf ans de prison
Christian Iacono, 77 ans, accusé de viol pendant onze ans par son petit-fils qui s'est ensuite finalement rétracté, quittera définitivement la prison de Grasse tôt demain matin, mais n'a aucune assurance d'obtenir une révision de sa condamnation à neuf ans de prison.
Des obligations à respecter
"La liberté conditionnelle court jusqu'à la fin de sa peine", précise son avocat Dominique Romeo. Elle est toutefois assujettie à des obligations strictes : ne pas entrer en contact avec son petit-fils Gabriel Iacono, s'abstenir de communiquer avec les médias ou d'écrire des livres sur son histoire.
L'épouse et la famille proche de l'ex-maire de Vence devront aussi faire preuve de réserve sur le fond de cette affaire. "On ne veut pas prendre de risques, on s'est tellement battus pour cette libération", souligne Me Romeo.
Fin mars, la cour d'appel d'Aix-en-Provence a décidé la remise en liberté du septuagénaire à compter du 5 avril, en vertu d'un aménagement de sa peine.
L'ex-édile remplissait en effet toutes les conditions requises (hébergement stable, absence de risque de récidive ou de trouble à l'ordre public) et les textes prévoient qu'il n'y a pas de délai minimum à purger quand un prisonnier a plus de 70 ans.
Soulagement des proches
A la veille de cette libération, sa fille Cécile Esmengiaud, pharmacienne à Grasse, a exprimé simplement son soulagement. "Je suis ravie, on n'attendait pas un tel miracle", glisse-t-elle.
"Nous lui parlons tous les jours au téléphone, il va très bien, il est très serein. Il a hâte de voir ses amis et ses proches. Auparavant il se préparait au pire", indique-t-elle. Quant à Gabriel Iacono, ex-accusateur désormais repentant, aujourd'hui âgé de 21 ans, "il est soulagé", confie sa tante qui s'est rapprochée du jeune homme depuis un an.
Espoir d'une révision
Une commission de révision des condamnations pénales, à Paris, "procède à des vérifications afin de pouvoir se prononcer sur la crédibilité de la rétractation de Gabriel Iacono", précise Me Romeo. L'avocat admet que "très peu" de procès ont
été révisés depuis 1945 en France, mais se dit "optimiste au regard de la jurisprudence".
Gabriel Iacono, ainsi que d'autres membres de la famille, ont été convoqués à Paris ces dernières semaines pour s'exprimer devant cette commission.
L'ancien élu a été condamné en 2009, puis en appel en février 2011, à neuf ans de prison. En mai 2011, son petit-fils était revenu sur ses accusations, portant sur des faits qui seraient survenus alors qu'il était enfant.