Il a agité la menace des "expériences folles" de la gauche, accusée "d'abîmer" et de ne plus "aimer" la République
A trois jours du second tour, Nicolas Sarkozy a jeté à Toulon ses dernières forces dans la bataille présidentielle en agitant une nouvelle fois la menace des "expériences folles" de la gauche, qu'il a accusée "d'abîmer" et de ne plus "aimer" la République.
Au lendemain d'un débat télévisé rugueux mais qui ne lui a pas permis de déstabiliser son rival socialiste, toujours favori des sondages, le président sortant a choisi le Var, un fief de la droite et de l'extrême droite qu'il courtise, pour poursuivre son duel avec François Hollande.
Lancée sabre au clair pendant près d'une heure, sa charge fut musclée. Une sorte de bouquet final, un "best of" de ses précédents discours de campagne, prononcé devant plusieurs milliers de partisans électrisés et déterminés à ne pas capituler avant le 6 mai.
Premier acte, le président protecteur. Dans la salle où il avait prononcé ses deux fameux discours de Toulon, le premier en 2008 en pleine tourmente financière, et le second en décembre dernier après le pic de la crise de la zone euro, Nicolas Sarkozy a rappelé son action au service de la France.
"La France n'a pas été emportée comme tant d'autre pays comme un fétu de paille par la crise. Nous avons tenu !", a-t-il résumé. A l'inverse, le candidat de l'UMP a fustigé sous les hourras l'attitude de la gauche qui "s'est opposée à toutes les économies (...) toutes les réformes".
Dans la foulée, deuxième acte, Nicolas Sarkozy a dramatisé l'enjeu du scrutin de dimanche en agitant le chiffon rouge des "expériences folles" que la gauche pourrait, selon lui, mener. "Deux jours de mensonges, et des années pour régler la facture, voilà le projet socialiste !", a-t-il asséné.
Par le menu, le chef de l'Etat a détaillé les menaces qui pèsent à ses yeux sur la République. "Quand l'autorité de toutes les institutions est contestée, quand l'Etat est abaissé, quand les frontières sont effacées, ce n'est pas la République, c'est le système socialiste", a--il lancé.
Et de dénoncer la gauche qui "a abîmé la République avec sa démagogie à l'école (...) avec son laxisme face au communautarisme, à la délinquance, à l'immigration illégale". "La gauche, au fond, n'aime plus la République", a-t-il tranché. Avant de railler François Hollande qui "veut bien présider mais ne veut pas gouverner parce que c'est difficile et trop risqué".
Son adversaire mis à bas, Nicolas Sarkozy s'est alors adressé au coeur de son électorat et à celui de Marine Le Pen, qu'il courtise avec assiduité. "Quand on accueille chez soi plus de monde que celui qu'on peut accueillir, alors on les accueille mal et on les intègre mal. Voilà pourquoi je veux diviser les flux migratoires par deux", a-t-il répété.
Dans une région où ils sont nombreux, le président sortant a aussi rendu hommage aux harkis, aux rapatriés d'Algérie et aux Arméniens. "C'est parce qu'ils ont respecté la France que je veux que ceux que la France accueille aujourd'hui la respecte avec la même ferveur".
A ses militants gonflés à bloc, Nicolas Sarkozy a lancé un dernier appel à la mobilisation avant le 6 mai.
Avant lui, Bernadette Chirac, accueillie sur scène par le sénateur-maire de Toulon Hubert Falco comme "Mme Jacques Chirac", a assuré que "la victoire est désormais possible, elle est a portée de nos mains".
Comme à la veille du premier tour, le chef de l'Etat a repris l'image de "l'immense vague", celle qui "va submerger tous ceux qui ne connaissent rien au peuple de France" le 6 mai. "Il reste un jour, un jour pour convaincre, un jour pour la plus belle victoire qui soit", a-t-il conclu, "celle que vous avez méritée, celle que nous serons allés chercher, celle qu'on n'aura refusé de nous donner, celle que nous aurons imposée".
Extrait du discours de Nicolas Sarkozy