Une varoise veut l'expertise de ses implants PIP

Une varoise réclame l'expertise des prothèses mammaires PIP, qui lui avaient été retirées.

Une varoise de 55 ans, qui s'était fait retirer ses prothèses mammaires PIP, demande à la justice qu'on lui restitue ses implants pour expertise.

Une varoise de 55 ans, qui s'était fait retirer ses prothèses mammaires PIP, demande à la justice qu'on lui restitue les implants pour expertise, alors que celles-ci ont été conservées, sur décision de l'Afssaps (ANSM depuis le 1er mai 2012), selon le chirurgien, a-t-on appris jeudi de son avocate.

Chantal Martini-Laugier, qui s'est fait retirer en février, après le scandale sur le gel non conforme, deux prothèses PIP posées en 2006, s'est rendue jeudi dans un hôpital marseillais pour une expertise judiciaire ordonnée par le TGI de Toulon dans le cadre de sa demande d'indemnisation.

"Outre la procédure d'indemnisation, nous souhaitons récupérer les prothèses qui ont été +explantées+ pour les faire analyser", a indiqué à l'AFP son avocate, Me Christine Ravaz, expliquant que les implants avaient été conservés par le chirurgien marseillais qui les a retirés.

"C'est une décision totalement arbitraire, justifiée par aucune mesure sanitaire. C'est une confiscation pure et simple et une entrave à la manifestation de la vérité", a-t-elle précisé, expliquant qu'il était nécessaire pour l'enquête que les prothèses soient analysées par un expert judiciaire.

Le chirurgien qui les a conservées avait indiqué à sa patiente dans un courrier du 27 mars, consulté par l'AFP, que "conformément à la procédure dictée par l'Afssaps", devenue l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, les implants ont été "conditionnés et conservés à la clinique" où Mme Martini-Laugier a été opérée.

"Du fait de leur conditionnement, ces implants ne peuvent sortir de la clinique et donc ne peuvent être donnés à la patiente", expliquait-il alors."Pour chaque victime, il faut analyser le contenu des prothèses, sinon ces femmes ne peuvent se prévaloir d'aucun préjudice, estime Me Ravaz. D'après les éléments recueillis dans le cadre de la procédure pénale, la composition du gel n'était jamais la même. Il y avait différents mélanges avec du gel toxique".

Le professeur Guy Magalon, responsable du département de chirurgie plastique et réparatrice de l'hôpital de La Conception à Marseille, en charge de l'expertise judiciaire, a indiqué à Mme Martini-Laugier qu'il allait "s'occuper personnellement de récupérer" les prothèses pour les faire analyser rapidement. Un pré-rapport pourrait être rendu en septembre.

A la suite d'une plainte de Mme Martini-Laugier en janvier, le parquet de Marseille a ouvert une enquête sur le volet financier de l'affaire PIP, qui a valu au fondateur de la société PIP, Jean-Claude Mas, une nouvelle mise en examen et un nouveau placement en détention provisoire le 5 juillet.

Deux autres procédures, l'une pour tromperie aggravée et l'autre pour blessures et homicides involontaires, sont ouvertes. Plus de 4.000 plaintes ont été déposées à ce jour, la plupart dans le volet tromperie dont le procès aura lieu en 2013. 

Seule une partie d'entre elles (plusieurs centaines) sont en effet prises en compte dans la procédure ouverte pour "blessures involontaires", les victimes devant apporter la preuve d'une rupture de prothèse.

L'avocat bordelais qui défend le plus grand nombre de victimes, Me Philippe Courtois, a par ailleurs déposé jeudi à Marseille 500 nouvelles plaintes de victimes, "pour lesquelles la rupture de prothèse est avérée", a-t-il précisé.

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