Le ministre de l'Intérieur Gerald Darmanin a annoncé que des événements seraient "annulés" ou "reportés" en raison de l'organisation des JO 2024. La Région PACA débloque deux millions d'euros pour maintenir ses festivals.
La mobilisation exceptionnelle des forces de police et de gendarmerie, durant la période des Jeux olympiques 2024, génère un vif débat depuis l’annonce du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, le 25 octobre : "Avoir des centaines de milliers de personnes dans les rues, pour ne pas reproduire ce qu'on a fait au Stade de France, ça demande une hyper présence."
Ainsi, 30 000 policiers et gendarmes devraient être mobilisés chaque jour à Paris durant les JO. Conséquence, certains événements sportifs ou culturels pourraient ainsi être annulés, faute d'effectifs suffisants.
Mais pas question que les choses se déroulent ainsi pour le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA). Renaud Muselier a alors déclaré :
En 2024, deux millions d’euros seront spécifiquement dédiés aux organisateurs de festivals et aux communes pour leur permettre de sécuriser leurs événements en faisant appel à des structures privées, en renforçant leurs polices municipales ou en permettant l’achat de matériels de sécurisation et de prévention.
Renaud Muselier, président de la région PACA
Près de 1000 festivals ont lieu chaque année en PACA. Sans présence policière, c’est toute la tenue de ces événements qui est menacée en 2024, alors que le monde de la culture a déjà été fragilisé par plusieurs années de pandémie.
Dix millions d'euros pour la sécurité
Le crédit de deux millions d'euros dédiés aux organisateurs de festivals et aux communes par la Région PACA seront prélevés sur le fond "Région Sud, la région sûre", a annoncé Renaud Muselier. Chaque année, dix millions d'euros sont alloués à la sécurité.
Inquiétude pour les professionnels de l'événementiel
"On s'est à peine remis des années Covid et là, encore une fois, on est considérés comme non-prioritaires", s'indigne Benoît Geli, organisateur du festival des Plages électroniques qui se tient tous les ans, début août, à Cannes. Pour de nombreux professionnels, la décision unilatérale du ministère de l’Intérieur a été prise sans concertation.
Pour des festivals plus modestes, le risque de reporter ou d'annuler, c'est aussi perdre un public qu'on a mis du temps à fidéliser. "Changer de date, c'est comme changer de nom pour un événement, c'est très difficile, il y a une prise de risque importante. Vous repartez à zéro", explique Frédéric Landini, organisateur du Midi Festival, qui réunit chaque été environ 2000 personnes à Hyères.
Un problème risque aussi de se poser si la vingtaine de festivals de la région Sud doit être reprogrammée au même moment. "Sur un territoire, chaque festival a pris son week-end. En réduisant la période, plusieurs vont se retrouver en concurrence sur le même week-end", explique Benoît Geli. "Il va y avoir un embouteillage monstre", confirme Frédéric Landini.
D'autres secteurs pourraient être touchés par ces décisions ministérielles. De plus, les informations du gouvernement sont encore imprécises concernant la période et la zone géographique concernées.