Alors que la CGT tient à Marseille son congrès national, l'affiche sur la violence policière publiée samedi par le syndicat Info'com de la CGT, a déclenché de vives réactions, tant à droite qu'à gauche.
Des responsables politiques de gauche et de droite réagissent à l'affiche publiée par le syndicat Info'com de la CGT dénonçant les violences policières, qui a semé l'émoi chez les policiers, alors que le syndicat tient son congrès à
Marseille.
Le syndicat Info'com de la CGT (salariés de l'information et de la communication), a publié le 16 avril sur son site internet une affiche téléchargeable montrant une matraque et un insigne de CRS, près d'une flaque de sang, titrée: "La police
doit protéger les citoyens et non les frapper".
Interrogé sur France Info, le député (Les Républicains) Eric Ciotti a jugé cette affiche "scandaleu(se), indigne, honteu(se)".
"Ce syndicat s'est discrédité. (...) A mesure que sa crédibilité diminue, il est contraint à la surenchère.
Moi je demande très clairement ce matin au ministre de l'Intérieur de déposer plainte contre la CGT".
Même son de cloche chez le vice-président du Front national (FN) Florian Philippot, qui trouve cette affiche "immonde". "La CGT reçoit des millions chaque année de l'Etat, des collectivités, pour faire ça. Elle ferait mieux de défendre les salariés
d'une manière un peu plus sérieuse plutôt que de commettre ces horreurs".
"Gauchisation" de la CGT
Le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a de son côté dénoncé mardi "une gauchisation" de la CGT, estimant que l'affiche du syndicat dénonçant les violences policières contre les jeunes "fait partie" de cette orientation."Il y a beaucoup de choses qui me choquent en ce moment à la CGT", a lancéJean-Christophe Cambadélis sur France 2.
"Hier, lors de l'ouverture du congrès, les congressistes de la CGT ont crié "les socialistes dehors". Je constate donc que les socialistes n'ont plus droit de cité dans la CGT. J'en prends acte", précise le responsable socialiste, poursuivant :
"Il y a une gauchisation aujourd'hui de la CGT, il y a un cours gauchiste qui est en place et cette affiche fait partie de ce cours gauchiste où on veut une CGT pure, une CGT sans opposition,
une CGT tellement radicale qu'à la fin elle se regroupe autour de quelques personnalités qui sont en confrontation frontale
avec l'ensemble de la société".
"C'est l'orientation de Philippe Martinez", le secrétaire général du syndicat, a estimé Jean-Christophe Cambadélis, "parce que connaissant la CGT, on n'a pas crié "socialistes dehors" ou fait cette affiche sans que le secrétaire général de la CGT ne le sache".
Sur France Info, Raquel Garrido, porte-parole du Parti de Gauche, a dit comprendre "qu'un policier puisse se sentir choqué". Mais, a-t-elle estimé, "on est dans une société démocratique qui doit accepter un certain degré de polémique". Elle a accusé la droite d'avoir, entre 2007 et 2012, "supprimé 10.000 postes de policiers qui sont aujourd'hui au bord du burn-out".