L'usine de peinture PPG Seigneurie à Genlis (Côte-d'Or) est menacée de fermeture, concernant directement 50 emplois et menaçant également une cinquantaine de salariés sous-traitants. Les salariés se mobilisent ce jeudi 12 décembre pour contester le projet de fermeture.
L'usine de peinture en bâtiment est connue sous le nom de Seigneurie à Genlis depuis des générations. Le groupe américain PPG, actuel propriétaire, invoque une baisse de son chiffre d'affaires pour justifier la fermeture.
Plus d'une centaine d'emplois menacés
Les blouses de travail des employés accrochées sur les grilles de l'entreprise, l'image est symbolique. "Non à la fermeture" est affiché à côté. Plus d'une cinquantaine de personnes étaient présentes sur le piquet de grève ce jeudi matin, devant le site de production de peintures industrielles "Seigneurie" à Genlis.
Cette entreprise existe depuis 1964. Il a été annoncé aux salariés du site réunis en CSE début novembre que le groupe PPG souhaitait "rapatrier la production dans les sites du Nord", en invoquant une baisse du chiffre d'affaires.
Michel Ambrosio, délégué syndical CGT, explique que : "Économiquement, stratégiquement humainement, c'est un non-sens ! PPG fait déjà énormément de dividendes, ils ont reversé près de 600 millions de dollars à leurs actionnaires, PPG Genlis fait un chiffre d'affaires de 600 millions d'euros environ, avec un résultat net en 2023 de 50 millions d'euros, c'est une entreprise qui n'a pas de problèmes économiques."
Le syndicaliste ne comprend pas non plus la stratégie du groupe : "Perdre 49 emplois à Genlis et en créer autant sur des sites du Nord pour refaire la même production, c'est un non-sens économique."
Michel Ambrosio contient sa colère : "C'est un site qui est très rentable et malgré tout, on veut le fermer pour satisfaire l'actionnaire. Ca me met en colère, alors que l'entreprise n'est pas en difficulté. On veut le retrait de ce projet inadmissible, de faire de la casse sociale pour satisfaire des actionnaires ! Les salariés de Genlis, ils y croient, ils se battront pour garder leurs emplois."
Les sous-traitants impactés
Une entreprise de sous-traitance, attenante à Seigneurie PPG, “ID Logistics” emploie une cinquantaine de personnes. Historiquement liés à Seigneurie, ils pourraient également fermer au moment de l’arrêt de la production de peintures en 2026.
La fermeture définitive de PPG a été annoncée pour 2027, menaçant une centaine d'emplois sur une commune de 5300 habitants.
Les élus en soutien
Le maire de Genlis, Martial Mathiron (DVG) est présent ce matin, en soutien avec les salariés de PPG. "On a eu les dirigeants de PPG au téléphone, c'est toujours compliqué pour les salariés et les élus que nous sommes d'entendre qu'une fermeture de site est liée à une baisse du chiffre d'affaires : là elle doit être de l'ordre de 5%."
L'emploi en Côte-d'Or est en baisse et cette journée est marquée par les syndicats pour lutter contre la désindustrialisation : "On a besoin de ces familles, on a besoin de faire fonctionner nos commerces, on a besoin de faire fonctionner nos écoles, nos collèges, on a besoin d'apporter de la vie aux associations. Au-delà de la perte de la centaine d'emplois sur PPG, c'est bien sûr toute la vie qui va être impactée."
Le maire de Genlis décrit le rôle qu'il peut avoir dans les mois à venir pour défendre le site industriel : "Les moyens sont toujours limités pour les politiques, surtout dans des situations où on a une multinationale qui prend la décision de fermer l'usine. Mais nous allons travailler à tenter de préserver le site, si c'est possible, et de voir à reclasser un certain nombre d'autres emplois dans d'autres usines qui sont toujours sur le territoire. PPG a aussi des propositions à faire aux salariés, on nous a promis un plan social efficace, on espère qu'il le sera."
Le député PS de Côte-d'Or de la 3ème circonscription, Pierre Pribetich, était également présent sur le site. Le député affirme son soutien auprès des salariés, "M. le préfet va mobiliser l'ensemble des services de l'Etat de manière à accompagner, mais aussi nous allons nous battre pour maintenir ces emplois !"
Le député rejoint un des mots d'ordre des syndicats qui est "rendez l'argent !". L'entreprise PPG a bénéficié de crédits d'impôts, mais le député soulève le problème de l'absence de contrepartie avec ces crédits d'impôts : "Le Crédit impôt de recherche pose un problème : 7,4 milliards d'euros de crédit impôt de recherche, sans contrepartie, alors qu'il faut de la recherche et développement. Rien que sur cette entreprise, PPG à Genlis, ce sont des milliers d'euros qui ont été attribués dans ce cadre-là, alors qu'on a licencié le secteur et le bureau de développement de cette entreprise."
La journée du jeudi 12 décembre est marquée comme journée de mobilisation un peu partout en France, avec près de 120 manifestations prévues.
Une mobilisation équivalente se tient à Montbard en Côte-d'Or sur le site de Valti.