Alors qu'aucun repreneur ne s'est manifesté pour reprendre leur usine, les salariés de Valti, entreprise de métallurgie basée à Montbard, se mobilisent ce 12 décembre 2024.
Ils sont une centaine, réunis depuis 8 heures ce matin, devant les grilles de l'entreprise. Soit la quasi-totalité des 130 salariés de Valti, usine historique de métallurgie basée à Montbard, et dont l'avenir s'annonce bien sombre.
Valti avait jusqu'au 10 décembre pour trouver un repreneur potentiel. Mais personne ne s'est manifesté. L'annonce a été faite aux salariés le lendemain, 11 décembre. "On sait qu'on va vers la liquidation judiciaire", ont déclaré, fatalistes, les syndicats. Liquidation qui devrait intervenir "à partir de la deuxième quinzaine de janvier", le temps de régler les dernières commandes en cours.
Dans le rouge depuis plusieurs années
Et après ? Les 130 employés de Valti risquent de se retrouver au chômage. Il y a bien Framatome, fabricant de tubes pour l'industrie nucléaire, basé également à Montbard. "Mais de là à remplacer les 130 personnes, j'ai un doute", a déclaré le 11 décembre Franck Chesseron, délégué syndical Valti.
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La maire de Montbard, Laurence Porte, a adressé ses "pensées de soutien" aux salariés, rappelant que leurs compétences "demeurent des atouts de grande valeur pour le bassin industriel local".
Depuis 1965, Valti fabrique des tubes pour les marchés de l'automobile, de la distribution et de la mécanique. Son savoir-faire est reconnu dans le monde entier. Mais, depuis plusieurs années, l'entreprise souffre : la concurrence venue d'Asie et d'Amérique du Sud, et la baisse des commandes dans le secteur automobile, font plonger les comptes de Valti.
Une accalmie survient en 2022, lorsque Valti est rachetée par un groupe allemand promettant un retour des comptes à l'équilibre, et même de nouvelles embauches.
Mais la lune de miel ne dure pas. En un an, Valti perd près d'un tiers de chiffre d'affaires. 70 emplois sont supprimés. En 2024, François Martin, le PDG, rachète l'entreprise. Mais le mal est fait : impossible de redresser les comptes. Jusqu'à ce triste dénouement, à deux semaines de Noël.
Sale temps pour l'industrie
Cette année 2024 est une année noire, et pas seulement pour les salariés de Valti. Ce même jour, 12 décembre, une autre mobilisation a lieu à Genlis (Côte-d'Or) en soutien aux salariés de PPG/Seigneurie, entreprise de peintures haut de gamme. La direction, américaine, a annoncé la fermeture du site de Genlis. 200 emplois de salariés et sous-traitants sont concernés.
En octobre, la marque de prêt-à-porter Bayard, dont le siège était à Quetigny (métropole dijonnaise), était placée en liquidation judiciaire. Conséquence : 130 salariés licenciés.