Trois élevages intensifs de lapins dénoncés par l'association L214 dans le Nord et le Pas-de-Calais : visé, un agriculteur dément

Ce jeudi 12 décembre 2024, l'association animaliste L214 a publié six vidéos prises dans trois élevages de lapins des Hauts-de-France, à Pitgam, Esquelbecq et Lespesses. On y voit des lapins entassés dans des cages étroites, en proie à la mort et aux maladies dans un environnement insalubre. L'un des éleveurs épinglés réagit.

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Attention âmes sensibles, les vidéos sont explicites. Comme à leur habitude, les militants de L214 partagent un contenu cru, sans détours, pour dénoncer les conditions de détention des animaux dans certains élevages. L'association animaliste est connue pour ses infiltrations dans des fermes, repérées pour les mauvaises conditions de détention qu'elles infligent à leurs animaux. Sur place, les membres photographient et filment ces bêtes, généralement entassées dans des cages trop petites, sans accès à la lumière du jour.

Ce 12 décembre, L214 s'est penché sur trois élevages situés dans le Nord-Pas-de-Calais, dans les communes de Pitgam (59), Esquelbecq (59) et Lespesses (62). À travers six capsules vidéo, on découvre des centaines de lapins, confinés à plusieurs dans des cages exiguës, qui "ne leur laissent pas de place pour se redresser".

Des lapins en décomposition avancée

L'association dénonce ici des conditions de vie "déplorables" pour les animaux et des pratiques "désastreuses", "contraires aux normes sanitaires et environnementales". Elles et ils racontent : 

Certains animaux sont paralysés, tandis que d’autres souffrent d’infections sévères aux oreilles. Des cadavres, parfois en décomposition avancée, sont laissés dans les cages parmi les vivants ou jetés dans des fosses.

Association L214

Sous les grilles, les vidéos montrent des monticules de déjections recouvrant le sol avec, parfois, le cadavre d'un lapin abandonné là. Comme rapporte le membre de l'association qui s'est infiltré dans l'élevage (sans autorisation, il faut le dire) : "Les bâtiments sont insalubres. Les locaux sanitaires sont dans un état de désordre total, avec une présence massive d’antibiotiques. Des effluents d’élevage s’écoulent directement à l’extérieur des bâtiments, posant des risques environnementaux." L'un des témoignages montre en effet un ruissellement maronnâtres s'écouler de l'intérieur du bâtiment, jusque dans les terres alentour.

Selon L214, ces lapins doivent être envoyés dans les abattoirs Socla, situés à Vaudringhem dans le Pas-de-Calais. Un site d'abattage spécialisé dans les lapins destinés à la grande distribution, notamment pour la marque Lapin du Ch’ti, certifiée par le label "Saveurs en’Or", bien connu des habitants de la région.

Dans un communiqué, l'association demande à la marque Saveurs en’Or de déréférencer les produits Socla et appelle les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais à ordonner la fermeture immédiate de ces élevages. L214 atteste avoir déposé une plainte aux Parquets de Béthune et de Dunkerque pour "mauvais traitements", et lance une pétition pour fermer les élevages concernés.

Un éleveur dément les faits

Contacté, l'un des agriculteurs a souhaité rester anonyme, mais a tout de même exprimé sa décontenance face aux images diffusées ce jeudi par L214. "Je réfute entièrement tout ce qui a été vu et dit, en particulier sur l'entassement des lapins et l'utilisation d'antibiotiques", souligne-t-il, désemparé, en indiquant qu'il ne reconnaît pas son élevage dans les vidéos transmises par l'association.

Je ne sais pas pour mes collègues, mais en tout cas ces images ne viennent pas de chez moi.

Éleveur de lapin anonyme

L'éleveur dénonce les pratiques de ces militants, "qui œuvrent toujours de nuit", "sans autorisation" pour finalement envoyer à la presse "le dossier le plus pourri possible". Une forme de tribunal populaire que l'agriculteur pointe du doigt, faisant savoir sa crainte de voir son chiffre d’affaires baisser cruellement, comme ç'a pu être le cas pour certains de ses confrères également visés par les militants. "C'est un vrai coup au moral, on vit déjà une crise dans notre profession, alors en subir une de plus, c'est vraiment compliqué."

Un contrôle mené par la Direction départementale de la Protection des populations (DDPP) doit être effectué sur son terrain ce jeudi 12 décembre 2024 dans l'après-midi. Une cellule de crise a également été ouverte à la Chambre d'agriculture du Nord-Pas-de-Calais, pour démêler le vrai du faux dans ce nouveau dossier de maltraitance animale.

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