Ce dimanche 22 août, le match Nice-Marseille a été arrêté durant une heure et demie après que des supporters ont envahi le terrain à la suite d'un incident : une bouteille en plastique lancée sur Dimitri Payet, que le joueur a renvoyée vers la tribune. L'affrontement se prolonge sur internet.

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Tout avait bien commencé pour le Gym. L'OGC Nice menait 1-0. Pour cette 3e journée d'une Ligue 1 qui
retrouve son public après une saison à huis clos, l'ambiance de ce derby était chaude.

Après 90 minutes d'atermoiements, la rencontre a été définitivement arrêtée quand l'arbitre, Benoît Bastien, a mis le ballon au poteau de corner, a sifflé et constaté l'absence des Marseillais. 

Au ballon s'était ajouté sur le terrain, une énième bouteille en plastique lancée sur Dimitri Payet, projectile que le joueur a renvoyé vers la tribune de la Populaire niçoise. 

En première période, du même côté du terrain, le speaker du stade avait déjà demandé aux supporters de ne rien jeter sur la pelouse.

"La Ligue (LFP) a décidé de faire reprendre le match. On a décidé pour la sécurité de nos joueurs, qui ont été agressés lors de l'envahissement du terrain, de ne pas reprendre car la sécurité de nos joueurs n'était pas garantie", a expliqué le président de l'OM, Pablo Longoria, dans une vidéo difusée sur les réseaux sociaux :

L'arbitre était avec nous, il nous a confirmé à (l'entraîneur) Jorge Sampaoli et à moi que la sécurité n'était pas garantie et avait décidé d'arrêter le match

selon le président de l'OM, Pablo Longoria.

"Ce qui est passé aujourd'hui est complètement inacceptable, on doit faire un précédent pour le foot français", a insisté le dirigeant espagnol, appelant à des sanctions. 

Nice voulait reprendre la partie.

Je sais très bien que le match aurait pu reprendre. J'étais persuadé que cela se passerait très bien. Malheureusement les Marseillais n'ont pas souhaité reprendre le match. Dont acte

a dit le président niçois, Jean-Pierre Rivère, en conférence de presse d'après-match.

Le match se prolonge

Ce lundi matin, le match n'est pas terminé. Le maire de Marseille, Benoît Payan, a réagi sur Franceinfo :
"Des joueurs blessés, une sécurité défaillante: le match n'aurait jamais dû reprendre. Triste décision. Fier de mon équipe qui ne s'est pas prêtée à cette mascarade".

Christian Estrosi, le maire de Nice, a réagi de son côté sur Twitter dans la matinée. Il estime que la violence est "toujours intolérable" et a demandé "des sanctions" de la part de la Ligue de football professionnel. "Si le comportement de certains supporters est inqualifiable, celui du président de l'OM l'a été aussi en tribune et celui de l'entraîneur sur le terrain", a-t-il écrit. "À cet égard, je veux saluer le comportement irréprochable des joueurs et de l'entraîneur de l'OGCN. Il appartient désormais aux instances nationales de prendre les décisions qui s'imposent. A chacun de les respecter", a ajouté M. Estrosi.

Autre avis dans la sphère politique, celui de Xavier Garcia, premier secrétaire général du PS dans les Alpes-Maritimes :

Le groupe des supporters niçois Ultras Populaire Sud Nice a publié sur Facebook un communiqué lundi 23 août dans l'après-midi. "Nous condamnons fermement les jets de projectiles ainsi que l’envahissement du terrain", écrivent-ils. Ils préviennent que "toute personne membre du groupe dont le comportement pourrait porter préjudice au groupe et au club, sera exclue" dorénavant.

Les supporters précisent également que la pose d'un filet anti-projectiles "a été une nouvelle fois évoquée" et qu'il n'y sont pas opposés. 

Des photos ont circulé sur les réseaux sociaux sous le mot clef #OGCNOM, montrant des marques sur des joueurs marseillais, notamment des coupures au cou sur Luan Peres et le dos écorché de Payet suite à la bagarre devenue générale sur le terrain.

Sur Twitter, des supporters Marseillais, ont même retrouvé celui qui aurait lancé la bouteille et saluer en héros les joueurs phocéens :

Au delà des messages parfois de haine entre les deux clans de supporters, certains ironisent et pointent des failles dans le dispositif, le manque notamment de filet en bas des tribunes comme c'est le cas au stade à Marseille :

Enquête

Une enquête a été ouverte après les incidents a indiqué ce lundi le parquet de Nice. "Une enquête est en cours, mais il n'y a pas de garde à vue" à ce stade, a précisé le parquet. Les services de la Sûreté Départementale des Alpes-Maritimes (DDSP) sont chargés de l'enquête, indique le parquet dans un communiqué. Ils vont examiner les enregistrements de vidéosurveillances pour "identifier les auteurs des faits et déterminer la responsabilité des incidents ayant opposé les supporters des deux clubs ainsi que celle, le cas échéant, des joueurs ou membres de l’encadrement des équipes impliqués dans des actes de violences".

Les faits de jets de projectile, dégradations et violences volontaires aggravées lors d'une manifestation sportive sont punissables au maximum de peines de 3 années de prison, 45 000 euros d'amende et d'une interdication de pénétrer dans une enceinte sportive pour une période de 5 ans, a indiqué le parquet de Nice.  

Les deux clubs seront convoqués par la Commission de discipline de la Ligue (LFP) dont la prochaine séance se tiendra mercredi 25 août.

La ministre des Sports soupçonne elle un problème de sécurité alors que des supporters niçois ont envahi le terrain dimanche, entraînant la suspension du match entre l'OGC Nice et l'OM.

Que quand quelque chose déplaise aux supporters, ils soient autorisés à pénétrer sur le terrain, ce n'est pas entendable

Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports sur franceinfo

La ministre réclame des "sanctions" pour les "coupables".

La version niçoise

L'OGC Nice a condamné en soir ce lundi dans un communiqué les jets de bouteilles mais a aussi jugé que "le point de bascule" avait été "l'attitude irresponsable de plusieurs membres du club marseillais". 

Selon l'OGCN, "rien n'excuse les jets de bouteille dont plusieurs individus isolés se sont rendus coupables" mais "il n'en demeure pas moins que le point de bascule est l'attitude irresponsable de plusieurs membres du club marseillais".

Avec AFP

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