Le climat, "pourquoi je m'en préoccupe" était le mot d'ordre de ce sommet, auquel ont aussi participé l'ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le Bangladais Muhammad Yunus, pionnier du microcrédit et prix Nobel de la paix 2006, ou encore le patriarche orthodoxe Bartholomée.
Dignitaires chrétiens, sages asiatiques, Indiens d'Amazonie, théologiens musulmans... Des dizaines d'autorités morales se sont rassemblées mardi à Paris pour un "sommet des consciences" sur le climat, quatre mois avant la cruciale COP21 en France.
"une crise de sens"
Ce rendez-vous "part du constat que la crise climatique, et plus largement la crise écologique, ne se réduit pas à ses dimensions scientifique, technologique, économique et politique" mais qu'"il s'agit d'une crise de sens", a souligné le président François Hollande à la tribune du Conseil économique, social et environnemental (CESE).Le climat, "why do I care" ("pourquoi je m'en préoccupe") était le mot d'ordre de ce sommet, auquel ont participé l'ex-secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, le Bangladais Muhammad Yunus, pionnier du microcrédit et prix Nobel de la paix 2006, ou encore le patriarche orthodoxe Bartholomée.
L'événement était à l'initiative de Nicolas Hulot, envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète.
"Attention à ce que le fatalisme des uns ne développe pas le fanatisme des autres! Voilà ce qui se joue à Paris : c'est la paix ou le conflit. Nous allons choisir la paix", a-t-il lancé.
Le Bourget, près de Paris, accueillera du 30 novembre au 11 décembre la conférence mondiale sur le climat, qui réunira 196 pays sous l'égide de l'ONU, avec pour objectif de limiter à 2°C la hausse du thermomètre global.
Répartition des efforts
Des ministres et chefs de délégations d'une cinquantaine de pays, dont le Prince Albert II, se sont d'ailleurs réunis lundi et mardi à Paris pour tenter de faciliter la conclusion d'un accord, en cherchant des compromis sur deux questions majeures: le niveau d'ambition du futur accord, et la répartition des efforts entre pays développés et en développement.La négociatrice française Laurence Tubiana a fait état mardi soir d'une "percée" dans les discussions.
a jugé le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, tout en admettant "des points à améliorer" sur "les moyens financiers et technologiques" à mettre en oeuvre pour lutter contre le changement climatique. "J'ai reconvoqué une nouvelle réunion" début septembre "pour avancer sur ces sujets difficiles", a-t-il annoncé."Les choses avancent",
'Une lumière a jailli'
"La seule manière de réduire la présence du carbone, c'est de planter", a plaidé sobrement, au sommet des consciences, le photographe brésilien Sebastiao Salgado, dubitatif face aux "discussions bureaucratiques et techniques" et qui a introduit "plus de 2 millions d'arbres" dans le périmètre de la ferme de ses parents."Il faut inviter les paysans à la COP21", a-t-il enchaîné, tandis que l'altermondialiste indienne Vandana Shiva émettait le voeu "que chaque participant à la COP21 s'engage à planter un jardin".
Des Indiens d'Amazonie, en costumes traditionnels, plumes et visage peint, ont apporté un poignant témoignage qui a fait se lever la salle. "Nos territoires sont en train d'être détruits par des hommes avides", a accusé Valdelice Veron, "porte-parole d'un peuple qui refuse de mourir en silence", les Guarani-Kaiowa du Brésil, pointant la course aux agrocarburants ou la construction de barrages hydro-électriques et évoquant un crime d'"écocide".
Appel des consciences
A quoi ce sommet va-t-il servir ? "Je n'ai pas la réponse", a confié Nicolas Hulot à sa clôture, "mais ici a jailli une magnifique lumière". "Nous venons, vous venez de vivre un moment de grâce, de dépassement", s'est enthousiasmé la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal. La rencontre a au moins produit un "appel des consciences pour le climat" qui doit être adressé à chaque chef de délégation à la COP21 pour qu'il s'interroge "sur les positions, les choix qu'il aura à défendre".Parmi les signataires figure l'acteur Arnold Schwarzenegger, qui dans un message vidéo a appelé les participants à poursuivre leur lutte contre le changement climatique, qui n'est "pas de la science fiction" mais "une bataille dans un monde réel" : "C'est plus grand que n'importe quel film, c'est le défi de notre temps", a glissé "Terminator".