Mer de plastique, mobilisation des associations environnementales à Marseille

Selon l’Ifremer la mer Méditerranée est la plus polluée d’Europe. Principalement par le plastique, flottant ou en profondeur, tous ces déchets finissent par se fragmenter pour donner des microplastiques, ingérés par la faune marine, ils deviennent alors nocifs pour toute la chaine alimentaire.

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Cette catastrophe environnementale est aujourd’hui au cœur des préoccupations. Autour de Marseille, depuis des années, de nombreuses associations se mobilisent, à leur mesure, concrètement et avec conviction.

La naissance et la diffusion des produits en matière plastique permet d’assouvir chez tous et à bon compte ce besoin d’instruments nouveaux. On en a mis partout car ses qualités sont immenses. Il n’est pas exclu qu’on appelle plus tard notre temps, l’âge du plastique…

Entre 1965 et aujourd’hui, le miraculeux plastique a fini par envahir notre planète, nos mers et nos océans…

Voir le reportage

A Hyères dans le Var, ils sont plus de 400 participants répartis sur 15 sites, à nettoyer inlassablement le littoral de ses déchets.

De la bouteille plastique qui mettra en moyenne 500 ans à se décomposer aux très récentes traces de la crise sanitaire …

Anne Settimelli de l'association "Explore and Preserve"», dresse un lourd bilan "le constat est dramatique, surtout au niveau du plastique. C’est à peu près 80 à 90% de plastique que l’on retrouve sur le littoral. Le plastique c’est un véritable fléau car il va se fractionner, c’est un polluant énorme. Il n’est pas biodégradable, il a intégré toute la chaîne alimentaire, on en trouve du fond des mers au sommet des montagnes, il a intégré le cycle de l’eau. C’est vraiment un problème de santé publique."

A la fin du ramassage, chaque type de déchet est soigneusement trié et compté. Une caractérisation mise en place par l’association Mer-Terre.

Jusque-là, cette pollution était considérée comme une nuisance au tourisme, elle n’était pas considérée comme une pollution majeure.

Ce jour-là, 3,8 tonnes de déchets ont été collectés. Au total, 1.187 bouteilles en plastique, 140 masques, 6.500 mégots ou encore 25 pneus…

Un inventaire à la Prévert scrupuleusement répertorié sur la plate-forme collaborative ReMed Zéro Plastique qui recense toutes les actions menées autour du problème des plastiques en mer.

Pour Nelly Pons, auteur d’une grande enquête intitulée "Océan plastique",  toutes ces initiatives sont essentielles. Elle précise qu'elle n'aime pas opposer les petits pas et les grands pas, l’échelle citoyenne et l’échelle politique, ou industrielle ou de la coordination internationale. "On a besoin de tout et de tous à tous les niveaux. Les citoyens sont essentiels. Parce que tout ce qu’ils vont pouvoir mettre en œuvre qui va dans le sens de cette énergie, de cette envie, de cette recherche de solutions, de cet élan, va pouvoir faire avancer le sujet. Faut pas oublier que nous citoyens on a énormément de pouvoir entre nos mains. Dans la couverture médiatique qu’il y a eu ces dernières années ça a permis quand même un soulèvement de population, et on a vu émerger de partout des initiatives qui visent à chercher des solutions."

Les associations occupent le terrain

Emmanuel Laurin, fondateur de l’association "Sauvage", constate "ces dernières années, je vois qu’il y a une explosion et du nombre d’associations qui se créent pour aller ramasser des déchets et la prise de conscience générale. Et effectivement, ce sont plus des jeunes qui ont moins de difficulté à mettre la main à la pâte, à ramasser les déchets et même les très jeunes, les scolaires, les enfants. Et puis on le constate, même sur les start-up, les entreprises, les jeunes entreprises sont de plus en plus à réfléchir à réintégrer des déchets dans la confection de leurs produits. Donc si on est des doux rêveurs, on est de plus en plus nombreux !"

Via le réseau ReMed Zéro Plastique, l’association récupère entre Nice et Montpellier, des déchets marins comme ces bouchons qu’elle broie pour créer des bijoux, dont la vente sert à financer d’autres actions de nettoyage. 5.000 bracelets ont été fabriqués à partir de filets fournis par une association locale.

Depuis 2016, Palana Environnement récupère les filets fantômes qui représentent 10% des déchets marins. Dans le monde, selon Greenpeace, 640.000 tonnes de filets tuent chaque année 130.000 mammifères marins et vont hanter le fond des mers pendant plus de 400 ans.

Pour Pablo Liger, fondateur de l’association Palana Environnement "les filets fantômes peuvent faire pas mal de dégâts, ceux qui sont perdus en mer vont continuer à pêcher pendant des mois voire des années dans certains endroits. Avec les courants et les tempêtes, ils vont racler les fonds et arracher certaines espèces comme le corail, par exemple et à plus long terme ça reste du plastique donc ça va se dégrader en microparticules et on va pouvoir retrouver des fragments."

A la Ciotat, Gérard Carrodano est le premier pêcheur à avoir collaboré avec l’association en lui donnant 20 km de filets usagés.

A ce jour, le recyclage et la valorisation des filets fantômes sont encore compliqué. Parmi les solutions envisagées, Palana travaille actuellement sur du mobilier et des briques de construction.

Sandra Pasero a choisi elle de s’attaquer à sa mesure à une des industries les plus polluantes du monde : la confection textile. Après deux ans de recherche, la jeune femme a lancé sa marque Awahi. Des vêtements de sport techniques, fabriqués à 98% en France, à partir de bouteilles en plastique recyclées. Avec des économies d’eau considérables : 15 litres pour un legging Awahi, 2 700 pour un legging en coton lambda. Sandra fabrique ses vêtements à Marseille, au sein de cet atelier de confection d’insertion.

Mais malgré toutes ces belles énergies, seuls 6% des déchets plastiques sont aujourd’hui valorisés et réincorporés dans de nouveaux objets. Pour aller plus loin, c’est toute notre façon de consommer qu’il faut revoir. En partant d’un principe simple : le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas !

Construire le monde d’après en réduisant la pollution plastique : c’est la folle aventure de Plastic Odyssey. Porté par de jeunes ingénieurs marseillais, ce tour du monde de 3 ans, visitera les 3 continents les plus touchés par le plastique : l’Afrique, l’Asie et l’Amérique du sud. A bord d’un navire de 40 m, en cours de transformation à Dunkerque, l’équipage partira à la rencontre des médias, décideurs politiques, industriels et entrepreneurs locaux pour développer ensemble des projets sur place.

#EarthDay Non, la pollution plastique n’est pas un problème uniquement environnemental ! Penser la...

Publiée par Plastic Odyssey sur Jeudi 22 avril 2021

 

Selon Simon Bernard, Président et co-fondateur de "Plastic Odyssey", "l’idée du bateau c’est d’être une sorte de démonstrateur, d’ambassadeur qui va embarquer des solutions. Que ce soit des machines de recyclage qui peuvent être utilisées au Caire, par exemple ou au Sénégal. Mais aussi des alternatives au plastique qui vont venir de différents porteurs de projets. Ce qu’on veut, c’est les embarquer au même endroit pour montrer ce qui se fait déjà et permettre de les répliquer partout."

En parallèle, à terre, des kiosques mobiles serviront à sensibiliser le public pour l’aider à changer ses habitudes de consommation et agir à son échelle.

Dans le monde, dix tonnes de plastique sont produites chaque seconde et un dixième finit dans les océans. En 2050, si l’on ne fait rien, il pourrait y avoir en mer plus de plastique que de poissons.

  • Magazine Mediterraneo diffusé chaque samedi à 11h30.

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