Avant même l'annonce du dimanche 28 juin pour le second tour des municipales, les candidats avaient déjà planché sur une nouvelle organisation de la campagne électorale : aucun meeting, zéro contact, port du masque obligatoire et Facebook Live, petit tour d'horizon en Paca.
A Briançon, dans les Hautes-Alpes, les équipes d'Arnaud Murgia sont prêtes pour ce second tour 2.0 des élections municipales.
"Nous allons faire beaucoup de digital, en intégrant des Facebook Live, par exemple et nous appuyer véritablement sur les réseaux sociaux", indique le candidat, arrivé en tête du premier tour dans la ville haute-alpine.
Une décision qui va dans le sens du souhait avancé vendredi par le ministre de l'Intérieur d'une campagne électorale qui ne doit pas devenir "un facteur de circulation du virus".
"Il convient de faire campagne différemment", a prévenu Christophe Castaner, en évoquant "le respect systématique des gestes barrières" et la nécessité de "privilégier les campagnes numériques".
Selon Arnaud Murgia, un mois pour mobiliser les troupes, "c'est bien assez, en règle générale" alors qu'entre les deux tours,"il n'y a qu'une petite semaine".
Le candidat haut-alpin se veut confiant. "En vérité, la campagne, nous l’avons faite depuis un an, et il n’y aura pas besoin de multiplier les initiatives".
A Arles, Patrick de Carolis partage le même avis. Le candidat centriste, est arrivé en tête du premier tour. Il reconnait qu'avec les nouvelles mesures d'hygiène et de sécurité sanitaire ce ne sera "pas simple".
"Sans meeting, sans contact, nous devrons faire différemment. Nous allons axer sur la distribution en boîtes aux lettres, mettre l'accent sur les réseaux sociaux et être plus descriptifs dans nos tracts", détaille le candidat.
Une campagne qui se veut plus numérique
A Marseille, le Printemps Marseillais ne détaille pas le modus operandi de cette campagne du second tour.Michèle Rubirola explique seulement que "ce déconfinement démocratique ne doit pas faire courir de risques aux électeurs, aux candidats et aux assesseurs".
Dans le Vaucluse, la voie au numérique s'ouvre encore un peu plus, indique l'équipe de campagne de Jacques Bompard, en ballotage à Orange, "déjà bien présent avec le site internet et les réseaux sociaux".
"Nous savons bien qu'une campagne électorale ne se gère pas en virtuel, mais sur le terrain en local, surtout pour cette élection de proximité", insiste l'équipe de campagne de Jacques Bompard, opposé à la tenue de ce scrutin en juin.
"D'autant que les plus vulnérables comme les personnes âgées sont moins mobilisables par le numérique, donc là il faudra faire plutôt du phoning et du boîtage".
Les candidats sont unanimes sur un point, il va falloir "remobiliser les électeurs après ce qui s'est passé". Et surtout "inciter les plus craintifs à avoir recours au vote par procuration, plutôt que de s'abstenir".
Municipales : la campagne du second tour sera longue, très numérique et sans meetingshttps://t.co/zq3SzFUcJX pic.twitter.com/nyTnYebLdg
— franceinfo (@franceinfo) May 22, 2020
La participation, enjeu du 28 juin
La participation le 15 mars, lors de ce premier tour, avait été historiquement basse, à 44,64 %, en chute de 20 points par rapport au dernier scrutin, organisé en 2014.Pour la première fois depuis le début de la Ve République, moins de la moitié des Français inscrits sur les listes électorales s'étaient déplacés aux urnes pour une élection municipale.
A Nice, seuls 29 % des électeurs s'étaient rendus aux urnes le 15 mars, contre 54 % il y a six ans. La poussée abstentionniste avait été également très marquée à Aix-en-Provence, avec seulement 36 % de votants, contre 56 % en 2014.