Municipales : second tour le 28 juin dans 213 communes en Paca, le satisfecit des élus

Le gouvernement a choisi d'arbitrer en faveur du maintien d'un unique deuxième tour le dimanche 28 juin, plutôt que de reporter l'élection en janvier 2021. Les électeurs de 213 communes de Paca sont appelés à voter. Et l'annonce de la tenue du scrutin satisfait majoritairement les candidats. 

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C'est depuis la cour de l'Hôtel de Matignon que le Premier ministre et son ministre de l'Intérieur ont officialisé ce vendredi la date du second tour des élections municipales. Ce sera donc le dimanche 28 juin.

"J'assume d'avoir considéré qu'un bureau de vote est un lieu essentiel à la vie du pays", a indiqué Edouard Philippe, pour justifier la décision de l'exécutif d'organiser le premier tour des municipales malgré l'épidémie.

Dans son avis au gouvernement, le conseil scientifique ne s'était pas opposé à la tenue du second tour en juin, assorti toutefois de conditions pour renforcer la sécurité sanitaire durant l'ensemble du processus électoral.

Ce choix est "réversible" a précisé Edouard Philippe. Si la situation épidémique n'est pas favorable, le second tour sera reporté jusqu'à janvier 2021, au plus tard.

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, les candidats de 213 communes doivent en passer par un second tour. Près de 5.000 communes, où le premier tour n'a pas été décisif, sont ainsi concernées dans l'hexagone.

Le second tour des élections municipales prévu le 21 mars avait été reporté pour cause de Covid-19, alors que la France rentrait en confinement pour une période de deux mois.

La participation, enjeu du 28 juin

La participation le 15 mars, lors de ce premier tour, avait été historiquement basse, à 44,64 %, en chute de 20 points par rapport au dernier scrutin, organisé en 2014.

Pour la première fois depuis le début de la Ve République, moins de la moitié des Français inscrits sur les listes électorales s'étaient déplacés aux urnes pour une élection municipale.
 
 A Nice, seuls 29 % des électeurs s'étaient rendus aux urnes le 15 mars, contre 54 % il y a six ans. La poussée abstentionniste avait été également très marquée à Aix-en-Provence, avec seulement 36 % de votants, contre 56 % en 2014.

Les pour et les contre s'affrontent

Dimanche, 36 élus de grandes villes, dont le maire de Nice Christian Estrosi ou la présidente de Métropole d'Aix-Marseille Martine Vassal avaient déjà appelé à ne pas transformer "le confinement sanitaire en un confinement démocratique".

Une position qui avait aussitôt entrainé une prise de position tranchée entre les pour et les contre d'un second tour en juin.

Le maire de Nice a été parmi les premiers à réagir sur Twitter pour se féliciter de l'organisation de ce second tour en juin. Une position partagée par les représentants des deux listes encore en course à Nice, que nous avions rencontrés mercredi 20 mai, "Retrouver Nice" de Philippe Vardon, et "Nice Ecologique" de Jean-Marc Governatori et Juliette Chesnel-Le Roux.

A Menton (Alpes-Maritimes), Olivier Bettati (Divers Droite), qui sera présent au second tour face au maire sortant Jean-Claude Guibal (Union de Droite), acte la décision du gouvernement.

"Il fallait trancher, autant aller de l'avant. Il n'y avait pas vraiment de bonne solution. Il va maintenant falloir se réinventer. Peut-être que cette campagne extraordinaire préfigurera la vie politique de demain".

Et pour une fois tout le monde semble d'accord : pour le maire sortant, "il s'agit-là de la meilleure date parmi celles envisagées. A condition que les conditions sanitaires le permettent, il est important de tourner la page des municipales, pour se consacrer enfin aux priorités : lutter contre le virus et relancer l'économie." 

Quant à savoir si le jeu démocratique peut être respecté, avec la tenue d'un second tour trois mois après le premier et à peine sortie d'une crise sanitaire sans précédent, Jean-Claude Guibal est catégorique : "Je ne vois pas en quoi tel ou tel candidat pourrait être placé dans une situation favorable".

Une campagne longue et sans contact

La campagne sera à la fois longue, puisqu'il reste quelques semaines pour se préparer avant le 28 juin, et tronquée, puisque privée de meetings et de distributions de tracts.

Là aussi, Jean-Claude Guibal ne voit pas où est le problème : "De toute façon, le deuxième tour est fait pour choisir, pour départager. Les électeurs ont déjà pu étudier les programmes et les listes, et se prononcer lors du premier tour. Il est important de tourner la page de ces municipales".

L'annonce de la tenue du scrutin réjouit également les élus qui ne sont pas directement concernés. C'est le cas de Ladislas Polski (Divers Gauche), élu dès le premier tour à La Trinité (Alpes-Maritimes) et qui sera officiellement installé le 28 mai.

L'édile salue une "décision qui permettra à l’ensemble des communes et des intercommunalités, dont la Métropole Nice-Côte d’Azur, d’installer leurs conseils renouvelés".

"Il est urgent que les communes et les intercommunalités puissent être les acteurs légitimes et efficaces de la sortie de crise, en particulier pour la relance économique qui doit s’appuyer notamment sur l’investissement public porté par les collectivités", estime-t-il. 

Le poids de l'argument économique

Un argument économique avancé également à Arles (Vaucluse), par Patrick de Carolis (DVC), qui a viré en tête au premier tour avec 26,4% des suffrages. "Il faut relancer l’économie et cela passer par la mise en place des équipes municipales qui pourront enfin voter les budgets et agir".

Dans les Hautes-Alpes à Briançon, Arnaud Murgia exprime sa satisfaction de voir aussi se terminer cette séquence municipale. Le candidat d'une liste d'union de la droite y voit un signe "que notre pays [va] mieux", même "si la situation est encore précaire".

A Marseille enfin, pour le maire sortant Jean-Claude Gaudin "le gouvernement a fait preuve de sagesse". La candidate du Printemps Marseillais, en tête des intentions de vote, estime que "la tenue d’élections fin juin est dans l’intérêt des Marseillais et Marseillaises".

"Ce déconfinement démocratique ne doit pas faire courir de risques aux électeurs, aux candidats et aux assesseurs", rappelle Michèle Rubirola.

Un 2d tour, nouveau déni de démocratie

Voix discordante dans les Alpes-Maritimes, celle de Laurent Lanquar-Castiel. Le porte-parole départemental d'Europe Ecologie-Les Verts s'était lancé dans la course à la mairie de Menton avec une liste citoyenne.

Il dénonce un déni de démocratie. "Non seulement le premier tour n'avait pas lieu d'être, et a donné lieu par endroit à des taux d'abstention record. Mais ce second tour sera totalement déconnecté du premier, beaucoup trop tardif." s'insurge-t-il. 

"Encore une fois ce sont les grands appareils politiques qui poussent et qui ont eu gain de cause", estime-t-il.

Même la date du 28 juin ne trouve pas grâce à ses yeux : avec le début des vacances scolaires, c'est la certitude, selon Laurent Lanquar-Castiel, d'une participation en berne.

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