Cette année, 27 municipalités ont participé à la nuit de la solidarité. L’objectif est de recenser le nombre de sans-abris dans une ville. Ce jeudi 20 janvier, Aix-en-Provence a inauguré sa première édition.
"Où est-ce que vous pensez que vous allez dormir ce soir monsieur ?", demande une bénévole à un homme d’une cinquantaine d’années. Avec son bonnet sur la tête aux couleurs de son pays d’origine, le Sénégal, ce sans-abri vit dans la rue depuis son retour en France, il y a quelques mois.
"Je vais dormir dans la rue avec mon frère", répond-il, assis juste à côté de la mairie d’Aix-en-Provence.
Pour la première fois, plusieurs villes de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur ont organisé la nuit de la solidarité : Aix-en-Provence, Marseille et Nice.
[#NuitdelaSolidarite]
— Marins-Pompiers de Marseille (@MarinsPompiers) January 20, 2022
Ce soir, les jeunes du service civique du BMPM participent à différentes maraudes au côté de plus de 1000 bénévoles dans le cadre de la 1ère « Nuit de la Solidarité ».
Cette opération menée par @marseille permet d'aller à la rencontre des plus démunis. pic.twitter.com/8QgwK9SwQ6
Inspirée d’une expérience new-yorkaise, cette initiative a vu le jour à Paris en 2018. A l’échelle du pays, 27 municipalités ont participé à cette initiative ce jeudi 20 et ce vendredi 21 janvier.
En recensant les sans-abris, l’objectif est de "connaître l’évolution de cette population. Puis on leur demande ce qu’il leur manque, leurs besoins dans cette ville", explique Christine Garcia, responsable du service d’accueil d’orientation au Centre Communal d’Action Sociale d’Aix-en-Provence.
L’association s’occupe de l’organisation de cette soirée d’aide aux sans domiciles fixe dans la commune.
Quadrillage du territoire
Ce jeudi soir, une quarantaine de bénévoles se sont rassemblés dans la salle des mariages de la mairie d’Aix-en-Provence. Plusieurs élus politiques du département étaient présents pour lancer l’événement. Parmi eux, Sophie Joissains, à la tête de la commune depuis septembre.
À 18h30, la maire a prononcé un discours sur le thème de la solidarité, juste avant que les équipes ne partent recenser les sans-abris.
Pendant la nuit, huit équipes composées de cinq bénévoles se sont réparti des zones dans la ville pour mieux comptabiliser les sans domicile fixe. La plupart de ces bénévoles sont déjà engagés dans des associations humanitaires telles que la Croix-Rouge ou les Restos du cœur.
Parmi les participants, très peu ont moins de trente ans. Les groupes ont déambulé dans leur secteur à la recherche des sans-abris entre 19h et 22h30.
Nous faisons régulièrement des maraudes pour venir en aide à ces sans-abris. En moyenne, on en croise 30 à 40 par soirs à Aix-en-Provence.
Yann Pical, responsable bénévole de son équipe.
Lui et ses quatre compagnons du soir se sont occupés du centre-ville d’Aix-en-Provence. "Aujourd’hui, ce recensement de sans-abris va nous aider à réorganiser nos actions humanitaires que nous menons avec la Croix-Rouge ou les Restos du cœur", analyse Yann Pical, cet homme d’une trentaine d’année, dévoué à ces causes sociales. Dans la soirée, son équipe a croisé trois sans-abris et n'a pu discuter qu’avec un seul d’entre eux.
Selon Christine Garcia, il est encore trop tôt pour comptabiliser les résultats la première nuit de la Solidarité
En ce moment, l'Etat propose 9.000 places d’hébergement d’urgence dans les Bouches-du-Rhône.