Encore juste physiquement mais attendu dans un rôle de meneur de jeu, Hatem Ben Arfa, capable de fulgurances mémorables, entame avec Nice sa campagne de reprise en main d'une carrière galvaudée, samedi contre Monaco pour la première journée de Ligue 1.
Le pari niçois
En rupture de ban anglais après les fins précipitées de son prêt à Hull City et de son contrat avec Newcastle, Hatem Ben Arfa a atterri une première fois sur la Côte d'Azur début janvier sur un simple coup de fil de Mathieu Bodmer, Niçois resté très proche d'HBA depuis leur saison commune en 2007-2008 à Lyon.Le coeur et la raison sportive l'ont ramené sous les ordres de Claude Puel, après quelques mois de chômage imposé par les règlements du foot.
"C'est un homme de parole qui marche à l'affectif, raconte le défenseur central azuréen. Il s'était senti vraiment bien avec nous en janvier. Je savais qu'il surmonterait la déception de son interdiction de jouer de suite et reviendrait".
Malgré une image encore écornée par ses sorties anglaises, le Francilien aurait pourtant eu, durant l'intermède, des offres financièrement très alléchantes, dont celle de Besiktas, mais plus aventureuses au plan sportif.
Ben Arfa et son entourage n'ont pas voulu en prendre le risque. "Il est à un tournant dans sa carrière après une petite cassure, poursuit Bodmer. Nice
va lui laisser le temps et la tranquillité pour repartir sur de bonnes bases. A 28 ans, il est assez mature pour ne plus faire de petites erreurs. C'est un mec normal dans le groupe mais aussi un artiste exigeant avec lui-même".
Encore un peu court
En enchaînant les six matches de préparation des Aiglons (300 minutes de jeu environ), le quintuple champion de France (4 titres avec Lyon, 1 avec Marseille) a pratiquement autant joué que sur l'exercice précédent (1 match avec les jeunes des Magpies et 8 avec Hull).En relation permanente avec Claude Puel et son préparateur, il a suivi en région parisienne un programme personnalisé et s'est éclaté en salle.
Il est opérationnel mais n'a pas encore 90 minutes dans les jambes
estime Puel.
S'il ne fixe aucun délai au gaucher capable de débloquer une situation ou d'éliminer un adversaire sur un de ces gestes techniques dont il a seul le secret, l'entraîneur est déjà assez bluffé par son chemin parcouru, même s'il en reste "beaucoup", estime Puel.
Chef d'orchestre
Début 2015, il était programmé pour évoluer à droite. Depuis, Puel a bâti un 4-4-2 en losange qui lui offre la baguette de l'orchestre derrière Valère Germain et Alassane Pléa. Le trio offensif est encore en rodage mais l'amorce de connivences, la complémentarité et sa qualité technique peuvent en faire une des attractions offensives de la L1.Impliqué directement dans 60% des 15 buts inscrits par Nice en préparation, notamment devant quelques cadors (Galatasaray, Naples), le trio se plie à l'indispensable travail sans ballon. Même Ben Arfa se replie. Il a changé, Hatem.