#OnVousRépond: l'autotest Covid antigénique est-il vraiment fiable ?

Ils sont en vente en France, dans toutes les pharmacies, depuis 48 heures et vous êtes nombreux à vous interroger sur l'intérêt à acheter ces autotests : chers, pas remboursés, peu fiables, insupportables à réaliser seuls. 

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 #OnVousRépond a enregistré une question d'acualité concernant ces kits contenant de quoi réaliser un autotest antigénique covid puisqu'ils sont désormais en vente en pharmacie, depuis quelques jours.

"J'hésite à acheter un autotest covid en vente libre et non remboursé", nous demande Sylvie. Voici toutes les bonnes questions à se poser avant de prendre sa décison. 

Le prix : 6 euros en moyenne, non remboursé

Si l'hésitation vient du prix, il faut savoir que ces boîtes contiennent un ou plusieurs kits qui sont vendus en moyenne 6 euros, l'unité, en France. Ces boîtes ne sont pas remboursées par la Sécurité Sociale et ne sont distribuées (selon un nombre limité) qu'aux aidants familiaux professionnels, au contact de personnes âgées toute la journée. C'est la seule exception, toute maladie ou comorbidité n'est pas un motif de remboursement.

Dans un drive, en laboratoire sur rendez-vous , voire dans une pharmacie, les tests PCR ou antigéniques réalisés par un technicien des métiers de la santé sont directement pris en charge et donc gratuits pour le patient.

Il faut savoir que les gens en ont marre de se tester. On a bien noté une baisse de fréquentation dans les points de prélèvements mis en place à Caen. Et ils nous le disent, c'est éprouvant à faire. Alors se le faire soi-même ? Non franchement je n'y crois pas. Je vais vous dire, même moi, je ne suis pas certain d'être en capacité de me le faire correctement.

Sébastien Barbien, Infirmier libéral, président d'Urgence Infirmières 14

 

Des risques de mutilation ?

Le prélèvement nasal n'est pas un geste facile. Qui plus est quand il faut se le faire soi-même: picotement, gêne, larmoiement, sensation désagréable, etc. Autant de freins pour aller jusqu'au bout et mener correctement l'opération.

Il faut être costaud dans sa tête pour y arriver, c'est certain. Le risque c'est que les gens fassent le prélèvement à minima. On peut donc douter du résultat. Ce qui n'apporte rien.

Sébastien Barbier, infirmier libéral et président d'Urgence Infirmières 14

Des risques de se faire mal ne sont pas à exclure mais il est peu probable de s'automutiler, si on n'insiste pas quand ça bloque. On perçoit très bien l'intérieur de sa cloison nasal au ressenti. 

 

Une fiabilité très aléatoire

Par ailleurs, on sait déjà qu'un test antigénique qui est basé sur l'analyse d'une protéine du virus est fiable à 50%, parfois moins, même avec un prélèvement correct. Cet autotest est de la famille des antigéniques. Cest le même que celui pratiqué par votre pharmacien. Un test avec un résultat en moins de 15 minutes, contre les 24 à 48 heures que demande le test PCR analysé en laboratoire.

En revanche, le test PCR est, lui ,beaucoup utile. Il présente un taux de fiabilité au moins égal à 90%. Par ailleurs, si votre autotest vous déclare positif. Il vous est demandé d'aller faire un test de confirmation en laboratoire, soit un test PCR. Ainsi quand on a de gros doute, on fait chez soi ou en entreprise, un autotest et il faudra ensuite, dans les heures qui viennent, en subir un deuxième ? où est donc l'intérêt? 

Une perte de la traçabilité

On prend certainement le risque que ce test de confirmation ne soit jamais fait. Autre conséquence : la perte de la traçabilité. En effet, tous ces positifs qui n'iront pas valider leur résultat seront perdus pour les données régionales et nationales. Comment suivre alors l'évolution de l'épidémie ?

Il faut savoir qu'en Allemagne, ces autotests s'empilent dans les pharmacies et ne trouvent pas preneur. La vente libre a commencé bien avant la France. Leur arrivée avait provoqué pourtant un certain enthousiasme mais le soufflet est vite retombé. 

"Comment voulez-vous que ça marche : on propose quelque chose de peu fiable qui fait mal. C'est pour moi en dépit du bon sens", conclut Sébastien Barbier. 

 

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