Parti seul pour une petite randonnée dans le massif de la Sainte-Baume, André Trégret originaire de Six-Fours dans le Var n'a pas tout de suite retrouvé son chemin. Il a erré 5 jours avant de revenir sur ses pas.
"J'étais abandonné. Je n'ai pas paniqué, si vous paniquez, c'est la mort". Une semaine après le début de sa mésaventure, André Trégret nous répond ce jeudi depuis son domicile de Six-Fours-les-Plages, dans le Var. Il est sorti de l'hôpital d'Aubagne la veille et a pu retrouver son épouse.
Le 18 juin, André Trégret avait fait son sac. Une lampe frontale, une corde de 20 mètres, une veste et de quoi manger et boire pour une journée, le temps d'une randonnée au-dessus de l'hostellerie de la Sainte-Baume, au niveau du sentier des crêtes. Le Varois était déjà passé par ce chemin avec un groupe mais cette fois, la balade va s'avérer plus périlleuse.
3 jours au bord d'une falaise
André Trégret avance confiant quand il remarque qu'il a pris le mauvais chemin : "J'ai un doute et je ne sais pas ce qui m'a pris. Au lieu de revenir sur mes pas je me suis fait avoir". L'homme âgé de 70 ans se trouve alors dans une impasse, au bord de la falaise, au-dessus de la commune de Nans-les-Pins dans le Var.
"Je me suis fait un abri là. (...) J'avais laissé mon itinéraire à mon épouse, je n'ai pas paniqué" confie le marcheur.
Mais le lendemain, il faut attendre le début de l'après-midi pour voir un hélicoptère de la gendarmerie survoler le massif. André Trégret a fabriqué un drapeau, il fait aussi des signaux avec sa veste et utilise sa lampe frontale pour appeler l'hélicoptère, sans succès. Il n'a pas de téléphone portable, impossible d'appeler à l'aide et de donner des informations sur sa position.
Il va passer trois jours dans son abri, sans manger et sans eau, en buvant son urine.
André Trégret confie avoir eu des hallucinations, dans son état d'épuisement. "Vous pensez à toute votre vie, on pense aux siens, à la foi" confie ce catholique pratiquant qui a beaucoup prié lorsqu'il était égaré.
Dimanche soir, miracle. Il retrouve une pomme au fond de son sac. C'est peut-être ce qui lui a redonné de l'énérgie car lundi matin, il prend la décision de partir pour une marche de plusieurs heures afin de retrouver son point de départ, l'hostellerie de la Sainte-Baume. "J'ai fait une faute, je la paie. A la grâce de Dieu" pense le Varois avant de se lancer.
Il finit par retrouver l'hostellerie, et est accueilli par un jeune homme après avoir longtemps appelé à l'aide. André Trégret est très affaibli, il a perdu près de 3 kilos, lui qui pèse un peu moins de 60 kilos.
Une famille soulagée
Sa famille est soulagée. Marie-Agnès Trégret, son épouse, raconte : "Quand à deux heures du matin le lieutenant (de gendarmerie) m'appelle pour me dire on vient de retrouver votre mari vivant, je suis époustouflée".
Quand à deux heures du matin le lieutenant (de gendarmerie) m'appelle pour me dire on vient de retrouver votre mari vivant, je suis époustouflée".
La famille explique que cette mésaventure, même si elle se termine bien, "est quelque chose qui pousse à se remettre en question". Les parents comptent se rapprocher de leurs enfants et de ceux qu'ils aiment pour partager leur amour, surtout André Trégret qui avoue être passé près de la mort.
Le retraité varois amoureux de la nature n'a pas prévu de nouvelle randonnée. Il va devoir se reposer au moins une semaine pour se remettre de sa fatigue physique et de ses émotions.