Alors qu’elle ne se consacrait qu'au graphisme à destination d'entreprises, Audrey Schintu s’est lancée dans la création d’œuvres personnelles lors du premier confinement. L’artiste pennoise souhaite que ses productions joyeuses prennent le contrepied d’une période qu’elle juge propice à l'angoisse.
Des tableaux, des sculptures d’animaux, bientôt des œuvres affichées sur des capsules de champagne et des couvertures de livres… Installée aux Pennes-Mirabeau, près de Marseille, Audrey Schintu a en quelques mois créé un univers artistique singulier empreint de gaieté.
Certaines de ses œuvres sont exposées à la galerie Lune à Gap. Comme la pandémie de Covid-19 ne lui donnait pas un contexte idéal pour ses débuts, l’artiste peintre a même décidé de proposer une exposition virtuelle !
Son objectif : répandre sa bonne humeur avec ses "vitamines visuelles".
Des oeuvres qui ont du peps
Pour exprimer sa conception de la positivité, Audrey Shintu réalise principalement une multitude de portraits de femmes avec des expressions optimistes et combatives.
L’artiste est amatrice de boxe. Elle a hérité du côté solaire de la cité phocéenne, sa ville natale. Ses tableaux s’apparentent presque à des autoportraits !
"Je fais une grosse sélection d’images au préalable. Je recherche des modèles avec une expression particulière qui me fait ressentir de la joie", explique-t-elle.
Ses productions se caractérisent par la présence de couleurs gaies et prégnantes. Ses pigments de prédilection : le jaune vif, l’orange vitaminé et le bleu mentholé.
Un autre vecteur de gaieté pour l’artiste réside dans l’utilisation d’une typographie avec des mots indéchiffrables, s’apparentant à des graffitis, qui symbolisent à ses yeux la spontanéité des pensées et des idées.
Un style graffiti et pop art qu’elle a commencé à s’approprier un peu avant son lancement dans une démarche artistique plus personnelle.
Elle raconte. "J’avais eu une commande d’un portrait de bulldog français. On m’avait demandé quelque chose d’assez pop avec plein de couleurs pétillantes, flashy et des écritures dans l’œuvre. Mais, même si je peignais en dehors de mon travail de graphiste, c’était encore irrégulier il y a quelques mois".
Le déclic du premier confinement
En plein confinement, la Pennoise a perçu son lancement dans la création de ses propres œuvres comme un besoin de retrouver une atmosphère plus joyeuse. "Ça m’a aidé à mettre un peu plus de couleurs dans mon esprit !", plaisante-t-elle.
Une période qui lui a permis de développer son style naissant et de trouver davantage sa propre patte artistique. Au-delà de cette envie de positivité, c’est surtout les difficultés dans son travail de graphiste induites par le confinement qui l’ont amenée à prendre ce nouveau départ.
"C’était l’occasion ou jamais de développer mon art. Ça m’a libérée du temps donc c’était le commencement de tout, tout s’est emboîté très vite par la suite !", confie-t-elle.
Des tableaux vivifiants
Audrey Shintu s’étonne du succès très rapide de ses œuvres et des remerciements qu’elle reçoit pour ce qu’elles véhiculent.
"C’est vraiment pour moi que j’ai fait ça. Et, après, ça a commencé à servir aussi pour les autres ! Certaines personnes me disent même être revivifiées en voyant mes tableaux. Ce que j’ai ressenti quand j’ai eu le besoin de les réaliser, elles le ressentent également en les découvrant."
Toujours dans cette perspective de partage de positivité, la peintre affichera en octobre ses portraits de femmes à "Ma Maison bien-être", siège marseillais de la Ligue contre le cancer.