Un nouveau sondage Ifop-Fiducial vient confirmer la victoire du candidat du RN Thierry Mariani aux élections régionales, avec les mêmes scores que notre sondage du 9 juin. Il emporterait la région à l'issue des élections, même si la gauche se retire pour constituer le fameux "front républicain".
Quel que soit le scénario, c'est le candidat d'extrême-droite Thierry Mariani qui s'emparerait de la région le 27 juin à l'issue des élections en Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est ce qu'indique l'enquête Ifop-Fiducial pour le Figaro et LCI, publiée mardi 15 juin, avec des scores identiques à ceux annoncés dans notre sondage du 9 juin dernier.
Comme l'institut Ipsos Sopra Steria pour France 3/France Bleu, Ifop-Fiducial place le candidat du RN en tête au premier tour avec 41% des voix, devançant le président LR sortant Renaud Muselier (34%).
Toujours selon ces deux sondages, qui le donnent largement favori, Thierry Mariani remporterait la région "dans tous les cas de figure". De quoi raviver encore les tensions, à quelques jours d'une élection largement scrutée à l'échelle nationale et à seulement un an de la présidentielle.
En cas de duel, le candidat de Marine Le Pen devancerait Renaud Muselier avec 51% des intentions de vote contre 49% pour le président sortant. Des chiffres identiques à ceux donnés par l'enquête Ifop-Fiducial.
En cas de triangulaire, Thierry Mariani gagnerait plus largement avec 44% des intentions de vote contre 36% pour LR et 20% pour le Rassemblement de la gauche et des écologiste, annonce le Figaro, avec des chiffres très proches de ceux de l'enquête France 3/France Bleu.
La pression monte à quelques jours d'une élection inédite, riche en rebondissements et en manoeuvres politiques, qui déboussole les électeurs et pourrait voir la région basculer entre les mains du Rassemblement national.
Vers un front républicain ?
En siphonnant des voix chez les électeurs de droite et en menant une campagne axée sur la sécurité, l'ex-ministre sarkozyste a rebattu les cartes en région Paca, déjà tentée par le vote Front national aux élections régionales de 2015.
Si l'affaire de son "prétendu" appartement dans le Vaucluse, examinée par le tribunal d'Avignon mercredi 16 juin, ne fait pas chanceler Thierry Mariani, il pourrait bien diriger cette région de cinq millions d'habitants, une première pour le parti lepéniste.
Plus l'élection approche et plus l'ombre du front républicain contre l'extrême-droite plane sur les partis et électeurs de gauche, principalement représentés par la liste de Jean-Laurent Félizia en Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ces derniers, pourtant, sont lassés de cette option qui semble être la seule voie possible, certains d'entre eux décriant une stratégie qui a privé la gauche de voix au conseil régional pendant six ans.
En 2015, le candidat du PS Christophe Castaner s'était retiré en faveur de la liste LR/UDI/MoDem, conduite par Christian Estrosi, qui affrontait Marion Maréchal-Le Pen au second tour en région Paca.
Selon notre sondage, les électeurs du Rassemblement écologique et social, union de la gauche et des écologistes conduite par Jean-Laurent Félizia, seraient très partagés quant à cette option. 48% d'entre eux n'iraient pas voter, et 45% d'entre eux reporteraient leur vote sur Renaud Muselier.
Ce mardi 15 juin, le parti de Jean-Marc Governatori et Corinne Lepage, Cap écologie, s'est dit prêt à conclure un accord avec Renaud Muselier si celui-ci consent à verdir son programme avec de véritables "avancées écologistes".
Le candidat écologiste dissident a quitté la liste de Jean-Laurent Félizia, qu'il jugeait trop à gauche. S'il dépasse les 5% au premier tour, il pourra fusionner sa propre liste avec celle de Renaud Muselier. De quoi concrétiser, peut-être, un premier pas vers le front républicain.