Mirela Defontaine a été adoptée à 4 ans et demi dans un orphelinat roumain par une famille française. Il y a un mois, grâce à un avis de recherche lancé sur internet, elle a réussi à identifier ses frères et soeurs.
Pas un jour ne passe sans que Mirela Defontaine ne pense à sa famille roumaine, retrouvée il y a tout juste un mois. Depuis, cette mère de famille de 33 ans, adoptée à 4 ans et demi par une famille française alors qu'elle avait été placée en orphelinat, ne râte pas une soirée pour appeler sa grande soeur en Roumanie.
Il faut dire que Mirela a eu un cadeau de Noël avant l'heure. Depuis dix ans, elle cherchait sa famille biologique. Mais en novembre, au détour d'une soirée, le miracle se produit. Alors qu'elle consulte une page Facebook dédiée aux enfants adoptés dans les orphelinats roumains, elle réussit à retrouver ses deux soeurs et son frère.
Presque 30 ans après avoir quitté son pays natal, Mirela renoue ainsi avec ses origines. "Je n'ai pas encore réalisé. Tout a été si vite. Ca s'est passé en quatre heures. Mon annonce a été postée à 21h30, et un peu avant minuit, j'apprends que ma famille a été retrouvée, waouh !" raconte à France 3 la jeune femme dans un fou-rire. Un soulagement pour cette jeune femme au parcours chaotique.
Une enfance "cabossée"
Mirela Defontaine n'est encore qu'un nourrisson âgé de 3 mois quand elle est placée dans une pouponnière en Roumanie. C'est en 1987, au temps de Nicolae Ceausescu, deux ans avant la chute du dictateur. Même si la jeune femme ne garde aucun souvenir de sa petite enfance "cabossée", elle confie avoir toujours ressenti au fond d'elle-même, l'amour que sa mère biologique lui portait. "Il y a six ans, j'ai fait tatouer sur mon bras une phrase en roumain qui dit : 'On t'aime, maman', sourit-elle. J'ai toujours senti que ma mère avait été obligée de me laisser à l'orphelinat, qu'elle avait fait ça pour mon bien. Vraiment. Je n'ai pas été choquée de mon histoire". La mère biologique de Mirela est décédée en 1998 des suites d'une longue maladie.
Mirela ne parle pas le roumain. Qu'importe... Pour elle, l'essentiel est ailleurs. Entendre la voix de sa grande soeur Carmen et celle de sa petite nièce, échanger, partager, apprendre à se découvrir pas à pas. "C'est quand même un coup de foudre, je peux le dire. Elle est aussi 'fofolle' que moi, elle est aussi ouverte que moi. On se comprend", sourit Mirela Defontaine. Un mois après ces retrouvailles pas tout à fait comme les autres, elle espère pouvoir serrer bientôt dans ses bras ses soeurs et frères, séparés depuis bientôt trente ans.