Le maintien vendredi d'une grève locale des cheminots a provoqué l'indignation de la direction régionale de la SNCF et d'habitants de la Côte d'Azur, où des centaines de personnes sont mobilisées depuis les intempéries meurtrières de samedi pour remettre en état les voies de communication.
Le maintien vendredi d'une grève locale des cheminots a provoqué l'indignation de la direction régionale de la SNCF et d'habitants de la Côte d'Azur, où des centaines de personnes sont mobilisées depuis les intempéries meurtrières de samedi pour remettre en état les voies de communication.
"Je suis choqué. Faire une grève à l'issue d'une semaine cauchemardesque, c'est à la limite du raisonnable", s'est insurgé le directeur régional de la SNCF Philippe Bru, vendredi sur la radio France Bleu Azur, estimant que cet appel à la grève aurait dû être reporté.
"C'est une totale incompréhension de la situation. La Côte d'Azur a été très lourdement touchée par les intempéries. Des centaines de cheminots se sont mobilisés pour permettre un retour à la normale du trafic pour le début de semaine prochaine", a ajouté le responsable."Je suis choqué. Faire une grève à l'issue d'une semaine cauchemardesque, c'est à la limite du raisonnable"
"On ne pouvait pas annuler la grève, car elle aurait été décalée de 14 jours pour des raisons de préavis", a expliqué un représentant CGT des cheminots dans les Alpes-Maritimes, Michaël Albin. "On ne peut pas exonérer la direction du fait des intempéries, tant pis si on est impopulaires", insiste-t-il.
"Nombre de trains sont supprimés chaque jour pour défaut de matériel, pannes électriques, manque de conducteurs et de contrôleurs. Les conditions de transport sont dégradées. Beaucoup de gens se sont résignés à ne plus prendre le train", dénonce-t-il.
"On ne pouvait pas annuler la grève, car elle aurait été décalée de 14 jours pour des raisons de préavis"
Les lignes TER de la Côte d'Azur sont parmi les plus empruntées de France, mais sont minées par des retards quotidiens liés aussi à l'existence de seulement deux voies le long de la majeure partie du littoral. Selon Michaël Albin, 80% des contrôleurs de la région et 65% des personnels travaillant en gare suivaient vendredi l'appel de la CGT à la grève, qui se terminera samedi à 01H00 du matin.
Colère
Le préavis de grève, qui porte sur les effectifs de 2016 et les conditions de travail, avait été déposé samedi dernier, avant les intempéries. Sur France Bleu Azur, de nombreux auditeurs ont fait part de leur colère vendredi matin. "Ils vont très loin. Ils pourraient reporter leur grève", a estimé une retraitée, ancienne employée SNCF en Lorraine, "où l'on ne se mettait pas sans cesse en grève comme dans les Alpes-Maritimes"."Ils ne participent pas à l'élan de solidarité. C'est une catastrophe majeure et beaucoup d'habitants sont privés de leur voiture", a commenté une autre habitante "ulcérée".
La remise en état des routes, des cours d'eau et des voies de chemin de fer se poursuivait vendredi, près d'une semaine après les inondations qui ont fait 20 morts et deux disparus (deux Allemands toujours introuvables). Vendredi, quelque 140 personnels des sapeurs-pompiers du département étaient toujours mobilisés, mais les renforts extérieurs au département sont repartis, a précisé la préfecture des Alpes-Maritimes dans un communiqué. Environ 250 personnes et 25 entreprises s'emploient à dégager les routes et les cours d'eau, tandis que des centaines de bénévoles s'affairent aux nettoyages et déblaiements."Ils ne participent pas à l'élan de solidarité