Pour la troisième fois depuis le début de l'année, les cyclistes du secteur de Fayence se sont mobilisés pour obtenir une piste dédiée sur l’une des artères les plus fréquentées du Var, la RD 562. Le temps de la manifestation, ils ont pu rouler sur cette voie qui leur est normalement formellement interdite.
« On veut des pistes cyclables », un slogan qui a résonné dans le secteur de Fayence (Var) toute la matinée du dimanche 1er octobre. Exceptionnellement, pour cause de manifestation, ils ont pu rouler sur la RD 562 en toute liberté. Sur cet axe principal du pays de Fayence des milliers de véhicules circulent chaque jour, face à un nombre très réduit de cyclistes en raison de l’absence de piste cyclable.
Un appel qui vient du cœur
Outre les membres de l’association « Demain Pays de Fayence » qui ont engagé un véritable combat pour obtenir une piste cyclable, une grande partie de la population du Pays de Fayence semble être concernée voire consternée.
Cette famille installée à Tourettes a même renoncé à rentrer de l’école à vélo :
On aimerait bien sûr que le petit puisse prendre son vélo mais c’est trop dangereux.
Kévin Fanfant, habitant de Tourrettes
Dans les paysages sereins du Var, le ras-le-bol des habitants paraît avoir pris de l’ampleur.
On ne demande pas grand-chose. Une voie protégée juste pour que nos enfants puissent venir à l’école sans se faire tuer.
Philippe Fleury, habitant de Montauroux
« On en a besoin, il faut arrêter l’utilisation systématique de la voiture ! »
Le constat est sans équivoque et les chiffres parlent d’eux-mêmes. 372 kilomètres de pistes cyclables dans le Var mais seulement quatre en Pays de Fayence, dont une faite de graviers.
La Communauté de communes parait très en retard et c’est pourquoi elle est pointée du doigt par le collectif « Demain Pays de Fayence ».
Énormément de travaux ont été faits, des nouveaux ronds-points, mais pas de pistes cyclables. Des travaux de canalisation avec des fossés qui étaient en terre et qui sont désormais en béton et toujours pas de pistes cyclables.
Bruno Bazire, membre du collectif "Demain Pays de Fayence"
Parce que le nerf de la guerre, c’est toujours l’argent...
Un certain nombre d'élus du Pays de Fayence se disent en accord avec cette revendication. Le maire de Montauroux a même défilé avec les manifestants en ce dimanche matin de protestation. Mais les élus semblent impuissants face à un chantier qui pourrait leur coûter trop cher.
Ce qui bloque c’est évidemment les finances car même si on crée une voie cyclable relativement basique le long de la départementale, ça coûte beaucoup d’argent et c’est pour cela qu’il faut qu’on arrive à convaincre le Département et l’Etat afin qu’ils nous donnent le financement.
Jean-Yves Huet, maire de Montauroux
Pour obtenir des financements de l’Etat, la Communauté de communes devra enfin voter son plan de mobilité.