Dès le premier confinement, le besoin de renouer avec la nature est devenu plus essentiel que jamais. L’Office national des forêts l’a bien compris et a lancé une série de chroniques radiophoniques.
Le cap Dramont à Saint-Raphaël est un haut lieu du tourisme et des promenades à pied. C’est l’endroit où les roches rouges de l’Estérel rencontrent la Méditerranée.
C’est aussi le "jardin" d’André Frey, agent de l’office national des forêts. Il prend soin tout au long de l’année du massif et de ses visiteurs.
"Ici nous arrivons sur un sentier qui a été créé artificiellement par le public, sentier qui n’est pas du tout répertorié mais que les gens ont créé à force de passer, et à force de passage de pluies on obtient ce genre de ravinement. Le principal inconvénient de ce type de sentiers c’est que ça va continuer à raviner, puis la végétation va être engloutie et ainsi on crée un vide qui ne devrait pas exister."
L'afflux des visiteurs
La forte fréquentation met en danger la biodiversité et rend difficile la gestion du milieu. Les agents de l’ONF doivent faire preuve de stratégie en condamnant les sentiers indésirables avec des branches issues des coupes forestières.
L’objectif : minimiser l’empreinte de l’homme, parfois au prix d’ouvrages imposants comme un escalier spécialement conçu pour que les promeneurs n’abîment plus la végétation.
Chaque année la forêt domaniale de l’Estérel accueille 600.000 visiteurs. Il existe une grande variété de randonnées, entre moyenne montagne et Méditerranée.
Les émissions radios pour sensibiliser
Pour mieux connecter les habitants et leur forêt, l’ONF met en ondes des chroniques, intitulées "Des forêts et des hommes", elles sont diffusées sur des radios locales et téléchargeables sur internet.
Cindy Benlakehal, chargée de communication à l’Office National des Forêts estime que "9 français sur 10 vont au moins une fois par an en forêt, donc accueillir le public dans de bonnes conditions est l’une des missions principales de l’ONF".
Forestiers, élus locaux, sylviculteurs se succèdent au micro pour, en 42 épisodes, faire découvrir ou redécouvrir un milieu omniprésent. Le Var est le deuxième département le plus boisé de France.
Cindy Benlakehal, chargée de communication à l’Office National des Forêts analyse la situation, "on ne peut pas dire que les gens connaissent mal la forêt mais certains peuvent avoir l’impression que la forêt est un élément statique alors que pas du tout, la forêt c’est un paysage qui bouge, qui se diversifie, qui a besoin d’entretien, qui ne peut pas avoir une régénération complète toute seule".
Eliminer le mimosa
En ce début du mois de mars, les forestiers du massif de l’Estérel traquent un ennemi bien visible. Jaune vif, le mimosa colonise de nombreux espaces. Malgré son éclat, l’arbre venu d’Australie et cultivé sur la commune toute proche de Mandelieu, n’a rien à faire ici.
Avec l’aide de deux ouvriers forestiers, André Frey poursuit un immense chantier. Chaque mimosa produit de nombreuses repousses. Le travail va durer plusieurs années.
Le but est de diminuer le nombre de tiges qui se trouvent sur la petite parcelle. A terme tout sera épuisé, et seulement quelques sujets subsisteront. Il sera alors facile de les maîtriser, pour arriver à l’éradication totale de cet arbre pourtant emblématique de la Côte d’Azur.
Le mimosa est très intéressant pour la ville de Mandelieu-la-Napoule mais pour la forêt il représente une véritable catastrophe écologique. Il s'installe et colonise peu à peu les vallons et prend la place de la forêt méditerranéenne.
En à peine quelques heures, Jérémy Sigari et Maxime Schwalm vont abattre des dizaines d’arbres. Ils éclaircissent en quelque sorte l’avenir de cette parcelle.
Maxime Schwalm, ouvrier forestier à l’Office National des Forêts précise "on laisse tout sur place, on déboise grossièrement pour faire une sorte de paillage et pour étouffer tout ce qu’on a coupé pour éviter les repousses".
Les missions de l'ONF
L’exploitation, la préservation et la conduite de la forêt sont les principaux objectifs de l’ONF.
L’ONF gère 6.000 hectares de forêt domaniale dans l’Estérel. Avec aujourd’hui deux gardes forestiers au lieu de 4 dans le passé. L’office vit une crise sans précédent : budget déficitaire, réductions drastiques de postes, et toujours les mêmes missions sur le terrain. Celles-ci sont très variées, depuis la police jusqu'à des travaux pour lutter contre les risques d'incendies et donc de la surveillance et certains plus légers comme l'accueil du public.
Pas vraiment de routine donc, dans la vie du forestier.
En hiver ce sont plutôt des patrouilles pour l'écologie (dans le sens environnemental) mais aussi pour la répression. Chaque saison a ses particularités, et à chaque saison ses petits bonheurs. La forêt propose à ses gardiens et à ses amateurs un spectacle toujours changeant depuis les sommets de l’Estérel jusqu’à la Méditerranée.
Voir le reportage "Des forêts et des hommes"
Magazine Mediterraneo diffusé chaque samedi à 11h30.
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