Les Adrets-de-l'Estérel : mobilisation contre la construction d'une usine de traitement des déchets du bâtiment

Le projet de construction d'une usine de traitement des déchets du BTP, sur le site des anciennes mines de Fonsante, suscite une forte opposition.  Pour le maire de Callian, ce projet est nécessaire. Les opposants redoutent une pollution du lac de Saint-Cassien.
 

Une verrue à proximité du massif de l'Estérel, voilà comment des riverains qualifient le projet Fonsante : un pôle multifilière visant à réceptionner, trier et valoriser les déchets du BTP. 

À une quinzaine de kilomètres de Callian, cette usine pourrait voir le jour sur le site des anciennes mines de Fonsante (fermées en 1987). Une friche industrielle en pleine forêt devenue terrain de moto-cross.
 
En 30 ans, plusieurs millions de tonnes de déchets pourraient être traités ici. Un sujet brûlant qui rencontre une forte opposition. Pour Hélène Gluck, du comité de liaison et de protection du massif de l'Estérel et du lac de Saint-Cassien :

Il n'est pas possible d'avoir un site classé pour sa splendeur et juste à côté, une décharge sur près de 50 hectares.

Le massif de l'Estérel, représente un massif de 32 000 hectares dont près de la moitié sont classés zone « Natura 2000 ». Le massif s'étend sur les communes de Saint-Raphaël, Fréjus, Bagnols-en-Forêt et les Adrets de l'Estérel.
 

"Imaginez 400 000 tonnes de déchets"

Rassemblés derrière les bannières "Sauvons de Lac" et "Non à Fonsante", des riverains rappelent leur opposition au projet. 

Imaginez les risques de pollution que pourraient engendrer un dépôt de 400 000 tonnes de déchets du BTP à Côté du village des Adrets. 

s'inquiète Bernard Masbou, président du comité de liaison et de protection du massif de l'Estérel et du lac de Saint-Cassien. Alexandre Flori, habitant des Adrets-de-l'Estérel, explique lui, qu'il ne veut pas se lever le matin avec une vue sur une "décharge énorme". "L'eau de pluie va forcément traverser les déchets et déverser des produits toxiques dans le lac" affirme, de son côté, Henri Tricaud, du comité de liaison et de protection du massif de l'Estérel et du lac de Saint-Cassien.


Le plus gros risque réside dans la pollution des eaux du lac de Saint-Cassien. Il constitue une réserve d'eau potable pour 200 000 habitants. 
 

Au même endroit, il y a 30 ans, un projet de décharge avait déjà alerté l'opinion. Le Comité de Liaison pour la Protection du Massif de l'Esterel et du Lac de St Cassien a ainsi été créé en 1987. Mis en veille "suite à la renonciation des 2 premiers projets présentés", il a été réactivé en avril 2019. Une pétition est en ligne sur le site fonsante.org  et a recueilli près de 9 000 signatures à ce jour. 
 
 

"Le risque de pollution est minime" selon l'exploitant

La mairie de Callian a signé une promesse de bail avec le groupe Suez. L'offre de Suez a été baptisé "Valor Pôle de Fonsante".  Ce projet s'inscrit dans le plan régional de prévention et de gestion des déchets (hors déchets ménagers).

L'exploitant garantit qu'aucun produit dangereux ne sera traité, mais uniquement les déchets inertes du bâtiment. Ils seront recyclés ou stockés sur ce site de Fonsante. Olivier Dufaux, directeur du développement chez Suez, assure qu'il n'y aura pas de rejet toxique dans le lac de Saint-Cassien. 


Ce projet a pour objectif de valoriser des déchets non-dangereux et inertes. 70% des flux seront revalorisés. Seuls les déchets ultimes (non susceptibles d'être traités) seront enfouis et il y aura des équipements hydrauliques d'étanchéité qui permettront de garantir l'innocuité du site par rapport à son environnement. 


Olivier Dufaux précise que les études géologiques, hydrogéologiques et hydrauliques, réalisées par Suez sont actuellement dans une phase d'expertise, de débat avec les autorités et en attente d'une autorisation préfectorale.
 

Pour le maire de Callian : "Le lac n'est pas en danger"

François Cavallier, maire de Callian porte ce projet en sa qualité de vice-président du département chargé des déchets.

Nous sommes dans un territoire où on construit beaucoup, un territoire sur lequel tous les 300 mètres, on trouve des grands dépôts sauvages avec des filières opaques qui n'ont pas envie que l'on vienne chambouler leur mode de fonctionnement. Un maire est mort l'an dernier, ne l'oublions pas. On ne peut pas s'ériger contre ce phénomène en grande priorité et s'indigner dès qu'on trouve un endroit.

Pour le premier magistrat de la ville, le véritable problème de santé publique est posé par ces déchets et par le manque de filières organisées. 

Au lieu de laisser se disperser de l'illégal, ce qui est incontestable, c'est qu'un site de cette nature-là, un lieu de revalorisation, ici ou ailleurs, est indispensable. 
 

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