Depuis qu’une ferme pédagogique a élu domicile au quartier des Hautes la zizanie règne. Nuisances sonores, incivilités, intimidations et menaces de mort. Les nerfs sont mis à rude épreuve entre la direction de la ferme et un collectif de voisins mécontents.
Que se passe-t-il à Bandol? Le quartier si calme des Hautes est en train de devenir un espace digne du far west. La guerre est déclarée entre les habitants d'une maison dont les abords ont été transformés en ferme pédagogique et un collectif d’une trentaine de voisins. Les plaintes pleuvent de tous côtés et, à chaque nouvelle action de part ou d’autre, la tension augmente d’un cran.
"Tout a commencé en septembre 2019, explique un voisin. Depuis l’installation de cette ferme qui joue, à la fois, sur le registre d’une association loi de 1901 avec demande de dons, et sur une société d’élevage canin, les nuisances n’en finissent plus. D’abord, au départ c’est une maison louée et un tas d’animaux qui commencent à arriver. Mais le problème est que cette ferme n’a cessé d’agrandir ses terrains sur des espaces privés qui ne lui appartiennent pas. Ce sont des squatteurs. Les perroquets, enfermés dans des cages minuscules, en plein soleil hurlent toute la journée. Les oies qui sont très bruyantes et les cochons sont à quelques mètres des maisons voisines. Plusieurs fois par mois il y a des fêtes jusqu’au 2 ou 3 heures du matin et il y a même eu des tirs de feu d’artifice dans une zone classée rouge, donc très inflammable !"
Un autre voisin interrogé parle de "pseudo fermiers irrespectueux et sans aucune éducation."
Sur son site internet, Farmdream se présente comme une ferme pédagogique destinée à sauver des animaux abandonnés ou maltraités.
Deux des terrains qu'elle occupe illégalement appartiennent à deux propriétaires privés différents. L'un, de 5300 mètres carrés, sur la commune de Bandol et, l’autre, d’1,5 hectare sur la commune de La Cadière-d’Azur.
Le propriétaire du terrain sur Bandol a déposé deux plaintes avec constat huissier. L’une en octobre 2019 pour occupation illégale. La seconde en mai 2021 pour le même motif, plus, aggravation (encore davantage de cabanes, de clôtures et d’animaux).
Le propriétaire du terrain sur La Cadière-d’Azur a, lui, déposé une main courante à la gendarmerie de Saint-Cyr. Le constat d’huissier attenant fait état de squat et de destruction de restanques en pierres, érigées, à l’époque par les prisonniers du bagne de Toulon. Il fait aussi état de coupes d’arbres, d’aplanissement de restanques et de remblaie, de construction de bungalows en bois ainsi que de la création d’un parcours de promenade à cheval en zone classé rouge, c’est-à-dire interdite pour risque d’incendie majeur.
Pour ces mêmes raisons, un autre constat a été dressé par le service de l’urbanisme de La Cadière.
La police municipale de Bandol est intervenue plusieurs fois sans être en mesure de pouvoir dresser de procès-verbal mais en essayant de calmer les belligérants en leur proposant une médiation.
L’exaspération est encore montée d’un cran lundi 4 juillet après qu’un voisin excédé se soit servi d’un tractopelle pour démolir une barrière à chevaux, deux cabanes à foin et le dessus des volières sans toucher aux animaux.
La querelle de voisinage n'en finit pas de s'envenimer
Jusqu’à quelles extrémités faudra-t-il que les uns et les autres arrivent afin de faire respecter le droit?
La police nationale de Sanary-sur-Mer, saisie de plusieurs mains courantes et plaintes, a ouvert une enquête. Le commissariat a d’ailleurs pris contact avec la mairie de Bandol et la police municipale de la commune.
A Bandol, un des voisins du collectif, à bout de fatigue, a mis sa maison en vente. Mais, selon lui, les acheteurs fuient dès qu’ils voient la ménagerie sur les terrains squattés en surplomb. "Ils ont peur et je les comprends" affirme ce voisin qui a d’ailleurs retiré son panneau de vente.
Malgré plusieurs appels, messages et mails, nous n’avons reçu aucune réponse de la part des locataires et gérant de la ferme.
Farmdream, la ferme des rêves de Corinne Copper, la locataire de la ferme et Cathy Lopez, la responsable, n’est manifestement pas celle des rêves des voisins.