Après les émeutes, et alors que les tensions restent vivent en Nouvelle-Calédonie, la société Telesure, basée à Puget-sur-Argens (Var), a été appelée en urgence pour surveiller à distance les entrepôts de Nouméa, victimes de pillages et de dégradations.
Dans la salle de contrôle de Telesure, au premier étage d'un bureau discret de la zone artisanale de Puget-sur-Argens, la tension est palpable.
Derrière leurs écrans, une quarantaine d'opérateurs surveillent les images des caméras de vidéosurveillance qui arrivent de toute la France. Parmi eux, cinq sont particulièrement attentifs : ils ont été affectés à la surveillance d'une dizaine d'entrepôts basés à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie.
L'île a été le théâtre d'émeutes meurtrières après les débats portant sur le dégel du corps électoral.
Éviter les incendies et les dégradations
Une zone qui fait face depuis plusieurs jours à des émeutes et à de nombreux pillages, suite au projet de réforme du corps électoral, à l’origine de l’embrasement de l’archipel situé dans l'océan Pacifique.
S'il y a une volonté de piller, on ne pourra pas l'empêcher. Par contre, le but, c'est d'éviter qu'il y ait des dégradations ou des incendies, comme cela est malheureusement parfois le cas.
Franck Lebled, président de Telesure
Sur leurs écrans, les opérateurs doivent s'assurer qu'aucun intrus ne pénètre dans les entrepôts ou les magasins surveillés, qu'ils soient alimentaires ou non. Les images arrivent en temps réel de dizaines de caméras installées sur le terrain, à 17.000 km de là.
Mission cruciale
Une mission cruciale en ces temps d'embrasement généralisée sur l'île. Et visiblement, les salariés répondent présents.
Cela motive beaucoup nos opérateurs. Ils se sentent vraiment utiles, et investis d'une mission de première importance!
Agathe Lebled, directrice d'exploitation
"Dès qu'une anomalie est détectée, on prévient le plus vite possible les forces de l'ordre pour qu'elles interviennent, si elles le peuvent", poursuit la responsable, toujours sur le qui-vive pour seconder ses équipes et les aider à analyser les images.
Une surveillance locale dépassée
Mais pourquoi donc est-ce une entreprise varoise qui surveille ces entrepôts, situés à l'autre bout du monde ?
En réalité, Telesure n'était pas implantée sur place. Mais l'entreprise, qui compte 30.000 clients en tout, a été contactée en catastrophe par un groupe bordelais qui cherchait désespérément une solution.
Elle effectue des missions de télésurveillance comme d'autres entreprises concurrentes et spécialisées dans ce domaine, à l'image de Verisure, ETS Protection ou Securitas.
Il faut dire que sur place, la plupart des centres de télésurveillance ont été incendiés ou dégradés, ou ne sont tout simplement plus accessibles à cause des très nombreux barrages.
Du coup, les équipes du Var prennent le relais des opérateurs installés à Nouméa.
Nous surveillons de 11h du matin à 21h (heure de Paris), ce qui correspond à la nuit en Nouvelle-Calédonie. Cela permet aux équipes sur place de se reposer un peu et d'assurer une surveillance plus efficace.
Franck Lebled, Président de Telesure
Une surveillance, qui, pour l'instant, risque de se prolonger encore au moins plusieurs jours. Car la récente visite du Président Macron sur place n'a pas vraiment changé la donne.
La nuit dernière, une 7ème personne a d'ailleurs trouvé la mort dans le cadre des émeutes.