Il y a 400 000 dos d'âne en France. Selon des associations d’automobilistes du Var, 200 de ces ralentisseurs seraient illégaux dans leur département. Elles ont décidé de porter l'affaire en justice.
Il y a deux ans déjà, un rapport d'audit concluait que dans le Var 64% des dos-d'âne n'étaient pas conformes aux recommandations. 428 d'entre eux sur 668 exactement.
Le chasseur de dos-d'âne illégaux, c'est Thierry Modolo. Depuis des années dans son département du Var, il mesure, remesure ces bosses censées renforcer la sécurité routière.
"On s’aperçoit que les ralentisseurs, par rapport à la route d’origine, dépassent allègrement la hauteur de 10 cm prévue par la loi, il doit faire dans les 24 à 25 cm", explique-t-il.
D’autres dos-d’âne sont trop longs ou sur des voies trop fréquentées.
Deux associations en guerre
Son association a lancé une procédure en justice. Ce jeudi 11 juin, le tribunal administratif de Toulon s’est penché sur la conformité de 200 ralentisseurs. A l'origine de la procédure : l'Association pour une mobilité sereine et durable et la FFMC 83, fédération des motards en colère.
Pour le président de l’association "On abîme nos voitures, des voitures qui peuvent ensuite perdre des pièces à 130 km/h et créer un accident dramatique." Le jugement est attendu dans deux semaines.
Que dit la loi ?
Un décret datant du 27 mai 1994 limite la hauteur des dos d'âne à 10 cm ; pour les ralentisseurs qui dépassent 8m de large, aucune réglementation, mais des recommandations techniques avec une tolérance, allant, cette fois, jusqu'à 15 cm. Tous ceux qui dépassent ces préconisations sont en infraction.
Selon des associations d’usagers de la route, près de 4 ralentisseurs sur 10 seraient illégaux.
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