Ce 10 décembre, le train de 7h57 sur la ligne Les Arcs-Draguignan - Cannes sera supprimé. Les habitués de ce TER sont en colère et le font savoir en lançant des pétitions.
C'est un coup dur pour les voyageurs de la ligne TER Les Arcs-Draguignan-Cannes.
Ce dimanche 10 décembre, le train de 7h57 partant des Arcs sera décalé à 7h28. Un horaire qui était stratégique pour nombre de passagers. Entre 7h28 et 9h19, aucun train n'est disponible.
Une situation qui agace beaucoup les habitués de cette ligne qui ont lancé plusieurs pétitions il y a quelques jours.
"Je vais devoir m'organiser autrement. Je vais prendre un train plus tôt, je vais donc arriver en avance au travail mais ce n'est pas grave... Je suis moins impactée que des personnes qui ont des enfants en bas âge par exemple et qui doivent les laisser à l'école avant d'aller travailler", explique Caroline, habitante de Fréjus travaillant à Antibes.
"C'est catastrophique"
En effet, certains comme Elise Morandi, mère d'un enfant en bas âge et architecte d'intérieur à Cannes, s'indignent contre ce changement d'horaire : "La garderie ouvre à 7h30. Il est donc impossible pour moi de prendre le train de 7h28...Je vais être obligée de prendre le suivant, celui de 9h19, mais le temps que j'arrive à Cannes, il sera plus de 10h. Comment je fais pour récupérer ces heures, comment j'explique ça à mes patrons, je leur demande de changer mes tranches horaires ? C'est catastrophique !", s'énerve Elise.
Après avoir pris connaissance de ce changement, la Varoise a décidé de lancer une pétition manuscrite. Depuis une semaine, elle traverse la rame pour faire signer les usagers du train de 7h57.
Elle compte aujourd'hui plus de 175 signatures. "Demain, normalement, j'étais en télétravail mais finalement je vais y aller en présentiel juste pour remplir cette pétition", confit-elle.
Élise Morandi s'est rendu compte que "moins de 10 % des voyageurs de cette ligne" ne sont pas au courant de cette modification.
Beaucoup vont se prendre une grosse claque lundi quand ils vont s'apercevoir qu'ils n'ont pas de solution de transport. Certains vont même se retrouver au chômage s'ils n'ont pas d'autre choix.
Élise Morand, utilisatrice de la ligne.
Un manque de personnel
Au-delà de cette préoccupation, la question écologique reste au cœur des inquiétudes : "On nous demande de privilégier les transports en commun, les mobilités douces, mais on supprime des trains. On va à l'inverse de ce qui logique. Pourtant, les gens sont vraiment motivés à prendre le train", raconte l'architecte avec agacement.
Elle a donc écrit aux différentes mairies qui se trouvent sur cette ligne comme Fréjus, Nice, Cannes, Saint-Raphaël et à la Région PACA pour les alerter mais aucune réponse lui a été envoyée.
Fabrice Bonifassi et Cécile Savini, autres passagers de cette ligne ont lancé des pétitions en ligne pour dénoncer cette absurdité. Elles comptent une cinquantaine de signatures chacune aujourd'hui.
D'après une source de la SNCF, cette situation s'explique par le manque de personnel : "À partir de 2025, ce n'est plus la SNCF qui gérera les lignes ferroviaires en PACA mais le groupe Transdev. Les salariés de la SNCF sont donc réquisitionnés pour former le futur personnel et préparer le terrain".
Dans le contrat de plan État-région (CPER) de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, signé le 1ᵉʳ décembre, il est prévu qu'1,5 milliard d'euros soit investi dans les transports d'ici à 2027 dont 644 millions consacrés au ferroviaire.