La colère des agriculteurs ne retombe toujours pas... Alors que des annonces ont été faites, mais ne se traduisent pas encore dans les actes, la confédération paysanne du Var a manifesté ce mercredi devant un hypermarché de Draguignan.
Ils étaient une quarantaine de petits producteurs venue de la Dracénie. Des agriculteurs, maraîchers, apiculteurs ou encore éleveurs ovins. Ce mercredi 14 février en début d'après-midi, ils ont installés leurs tréteaux devant l'entrée de l'hypermarché Carrefour Salamandrier de Draguignan (Var).
Créant ainsi un marché sauvage pour dénoncer le manque de revenus des paysans et la concurrence déloyale...
"L'idée, c'est de montrer que les paysans sont présents", explique Nina Lejeune, éleveuse de poules pondeuses à Sillans-la-Cascade. "Si on veut vivre correctement de notre travail, il faut qu'on paie nos produits à un coût correct, ce qui n'est pas le cas de la grande distribution aujourd'hui."
Concurrence étrangère
Des oeufs, du fromage, mais aussi des légumes, du miel et même du vin !
Des produits bio, qui souffrent de la concurrence étrangère...
On a des produits qui arrivent en France à des prix qui sont beaucoup plus bas que ce que ça nous coûte à produire.
Francis Girard, éleveur ovin à Bauduen
"Il faudrait qu'il y ait une législation dessus", poursuit Francis Girard.
Sensibiliser les consommateurs
Cette action était menée par la Confédération paysanne du Var. Selon elle, le gouvernement n'a donné aucune réponse d'ampleur à la crise des agriculteurs.
Même ceux qui font de la vente directe, ils sont quand même plus ou moins obligés de s'aligner sur les prix pratiqués dans les circuits classiques.
Sylvain Apostolo, producteur de fromages et membre de la Confédération paysanne du Var
"Ces prix-là ne permettent pas de couvrir le revenu et les charges pour qu'une ferme puisse être rentable et vivre décemment de notre métier", argumente Sylvain Apostolo, de la Confédération paysanne du Var.
L'objectif de cette opération était de sensibiliser les consommateurs. Et c'est réussi. "C'est très bien, c'est pas violent, les gens comprennent", assure une cliente, qui n'était pas venue à la base pour faire des courses alimentaires.
L'action s'est terminée par le contrôle des provenances de plusieurs produits en rayons. De son côté, la direction de l'hypermarché n'a pas souhaité s'exprimer.