"Les distributeurs se gavent sur notre dos" : d'irréductibles agriculteurs en colère bloquent une plateforme Casino à Aix-en-Provence

Une dizaine d'agriculteurs en colère non syndiqués ont décidé ce lundi 5 janvier de continuer le mouvement malgré l'appel à lever les blocages. Ils ont pris pour cible la plateforme logistique Easydis de Casino à Aix-en-Provence. Pour le moment une dizaine de poids lourds est bloquée.

Dans les Bouches-du-Rhône, une poignée d'agriculteurs en colère, non syndiqués, persiste à maintenir le mouvement et bloque la plateforme logistique Easydis de Casino à Aix-en-Provence depuis 3h du matin, lundi 5 février. Environ une dizaine de poids lourds est bloquée à l'entrée de l'entreprise. Ils sont maraîchers, ou encore viticulteurs et ne comptent pas s'arrêter à l'appel de la levée de blocages.

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Le blocage se veut symbolique, peu importe l’enseigne, après Lidl et Carrefour, c’est le tour d’un centre logistique du groupe Casino. Le but : mettre la pression sur les grandes surfaces, pour obtenir le juste prix de leurs productions.

"Les syndicats nous ont lâchés"

"Les syndicats nous ont lâchés du jour au lendemain, donc on a décidé de reprendre les choses en mains, nous, agriculteurs non syndiqués", insiste Denis Odetto, maraîcher à Pertuis. Les mesures annoncées par Gabriel Attal semblent ne pas convaincre

"Les avancées, pour le moment ce ne sont que des paroles, il n'y a pas d'actes, on ne comprend pas pourquoi les syndicats ont tout lâché si tôt", regrette le maraîcher, qui faisait partie des agriculteurs qui bloquaient l'A51, vers Aix-en-Provence la semaine dernière.

Lutter contre la grande distribution

"Les marges que font les enseignes de grande distribution, sont trop élevées, déplore le maraîcher, Par exemple, ils nous achètent des courges à 37 centimes le kilo qu'ils revendent 2,50 euros en grande surface. C'est trop.

" Il y a un problème de juste valeur du travail, les distributeurs se gavent sur notre dos, et on est à l'agonie", regrette Denis Odetto, maraîcher à Pertuis. Impossible pour ces agriculteurs d'investir et de se projeter quand les rendements sont trop faibles.

"Cette année, je suis à l'agonie, j'ai 26 000 euros de crédits pour l'achat de mes engins, que j'ai repoussé d'un an, car je ne peux pas les payer. Pour garder un peu de trésorerie et pouvoir manger", détaille désespéré cet agriculteur.

Denis Odetto est inquiet : "On est à un point où on est vraiment à l'agonie, les banques vont nous lâcher, on ne peut pas continuer à vivre à crédit plus longtemps".

Les agriculteurs se relayent sur ce point de blocage, où "ils comptent passer une deuxième nuit" sur ce site, avant d'envisager d'autres actions ailleurs et ils disent "attendre du renfort".

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