Cette nuit de jeudi 1er à vendredi 2 février, des agriculteurs en colère sur l'A51, à Aix-en-Provence, ont jeté des drapeaux de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs dans un brasier allumé pour se chauffer. Cet acte semble consommer le divorce entre la base et les représentants des syndicats qui appellent à lever les barrages.
C'est un acte symbolique, mais qui est marquant. Des drapeaux jetés dans les flammes, comme pour indiquer le désaccord profond qui se crée parmi les manifestants. Alors que la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs appellent à lever les barrages partout en France, certains agriculteurs, de la Confédération paysanne et la Coordination rurale notamment, restent mobilisés.
>> Agricluteurs en colère : retrouvez les perturbations en Provence en temps réel ici
Sur la vidéo, on peut distinctement entendre que le désaccord est profond. Les mots sont forts, et le dialogue semble rompu. "Ci-gisent la Fédé et les Jeunes agriculteurs", ponctue le manifestant qui jette les deux drapeaux de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs dans le brasier, avant d'ajouter : "Les collabos, on leur coupe la tête".
"Abandonnés"
Pour certains agriculteurs, les annonces de ce jeudi 1er février n'ont pas convaincu. Ils comptent "rester mobilisés jusqu'à obtention de mesures concrètes", commente un manifestant à Aix-en-Provence. Certains affiliés, même aux syndicats dont les drapeaux ont été brûlés, affirment "se sentir abandonnés par les représentants syndicaux".
"Évidemment que ce sont des avancées, mais nous, au niveau des viticulteurs des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse, on ne s'y retrouve pas. Il faut raisonner au niveau départemental et régional et on veut dialoguer avec nos interlocuteurs de régions", détaille Caroline Lecanuet, trésorière Coordination rurale 13 sur le barrage de l'A51.
Des poches de résistance partout en Provence
Malgré l'appel de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs à lever les blocages partout en France, des poches de résistance subsistent, voire se créént. Dans les Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence l'autoroute A51 est toujours occupé par les tracteurs. A Miramas, un nouveau point de blocage est né vendredi. C'est aussi le cas à Digne dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Dans le Vaucluse, à Avignon, Cavaillon ou Orange, la Confédération paysanne maintient bel et bien ses actions contre les supermarchés et les plateformes logistiques.
"C'est comme à chaque fois, les petits travaillent pour les gros", pestait Laurent Theron, vigneron à Ménerbes et co-porte-parole de la Confédération paysanne, après les annonces de jeudi.