"Étranglés par les factures" : alors que la colère des agriculteurs retombe, les arboriculteurs ont peur d'être oubliés

Dès 10 heures ce lundi, une trentaine d'arboriculteurs s'est rassemblée à l'entrée de Gap, pour converger vers la préfecture. Pas de blocage des routes, mais une sensibilisation à leur cause et aux difficultés du métier, en distribuant des tracts informatifs. Une délégation a été reçue par le préfet.

Une dizaine des tracteurs et une trentaine d'agriculteurs étaient encore mobilisés ce lundi 5 janvier  matin à Gap de l'entrée de la ville et devant la préfecture. Cette nouvelle manifestation n'avait pas pour but "d'ennuyer les automobilistes", mais plutôt de poursuivre le mouvement qui semble s'essouffler "pour rester visibles, et qu'on ne nous oublie pas", indiquent les arboriculteurs des Hautes-Alpes. Ils ont distribué des prospectus pour expliquer ce qui ne va pas dans leur métier et sensibiliser les automobilistes à leur cause. Une délégation a été reçue en préfecture.

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Un avenir compromis si rien ne change

Ils ne veulent pas relâcher la pression. Les arboriculteurs des Hautes-Alpes veulent continuer à se faire entendre, "le gouvernement et les syndicats semblent jouer la montre avant le salon de l'agriculture", regrettent les arboriculteurs.

"On n'a pas eu de propositions concrètes pour l'arboriculture", estime Bastien Nal, arboriculteur près de Laragne, dans les Hautes-Alpes. Ils redoutent, "qu'on nous oublie, peu à peu et qu'aucune mesure concrète ne débouche de cette mobilisation sans précédent du monde agricole français".

"Ici le gros problème, c'est l'eau, elle coûte cher quasi au prix de l'eau potable, on a de plus en plus de restrictions d'utilisation, donc notre prix de vente n'est pas assez élevé", précise Bastien Nal. 

Cet arboriculteur travaille avec ses parents sur l'exploitation familiale, mais il est obligé d'avoir un travail complémentaire, car pour le moment l'activité et les rendements ne permettent pas de sortir trois salaires. Il espère pouvoir reprendre l'exploitation familiale et en vivre pus tard. Pour le moment, si rien ne change, l'avenir semble compromis. C'est pourquoi, même non syndiqué comme beaucoup d'autres, il se mobilise.

Une délégation reçue par le préfet

C'est dans ce contexte, qu'ils ont fait appel à la Coordination rurale. Une délégation a été reçue par le préfet. Une réunion qui laisse présager des avancées concrètes pour les arboriculteurs notamment.

"C'est très bien que le préfet nous ait reçus et nous ait écoutés", s'est félicité Serge Jousselme, représentant de la Coordination rurale 05. 

"On a pu voir des points en profondeur sur les propositions gouvernementales qui sont un peu floues, là on a pu parler concrètement, dossier après dossier, spécialement sur la simplification administrative, et sur tous les blocages au niveau des tarifs de l'énergie", a détaillé Serge Jousselme.

"Stocker l'eau l'hiver", pour arroser l'été

Pour les arboriculteurs, un des points noirs dans les dépenses, c'est l'énergie : ils utilisent l'électricité pour pomper l'eau de la Durance et irriguer leurs champs d'arbres fruitiers. Avec la hausse des tarifs, certains se disent "étranglés par les factures".

"Je crois que le préfet a bien pris conscience que dans nos zones, avec le réchauffement climatique, il faut trouver des endroits pour stocker l'eau l'hiver, et qu'elle soit à la disposition des agriculteurs l'été", résume Serge Jousselme.

Autre sujet de discussion, très important pour les arboriculteurs locaux, ne plus vendre à perte.

"On a réfléchi aussi avec le préfet pour valoriser nos produits localement et que ça permette aux agriculteurs d'avoir de nouveau de la trésorerie, pour continuer à faire vivre les exploitations", se félicite le représentant de la coordination rurale des Hautes-Alpes.

Une nouvelle réunion doit se tenir ce mercredi 7 février, toujours en préfecture avec les autres syndicats. Les arboriculteurs pensent "qu'il y aura des annonces concrètes qui vont en ressortir".

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