Inflation : les arboriculteurs se mobilisent pour sauver leur filière face à la hausse des coûts de production qui favorise la concurrence

Devant la Chambre d’agriculture d’Avignon et dans les supermarchés de l'agglomération, une centaine d’agriculteurs se sont mobilisés ce samedi 14 janvier, pour sauver les producteurs de fruits.

" Ce matin, on va manifester pour dénoncer les prix trop bas qui sont fait aux producteurs de pommes. Depuis quelques mois, on réclame 20 centimes pour pallier les coûts des matières premières, de l’énergie et on n’arrive pas à obtenir cette augmentation", se désole Sophie Vache, présidente de la FNSEA. "On se rend compte que les prix d’achat sont inférieurs aux prix d’achat en vigueur il y a 3-4 ans. C’est inadmissible. Cela signifie que les acheteurs ne prennent pas en compte toutes les hausses qu’il y a sur les exploitations."

La présidente tient à souligner que cette augmentation ne signifie en aucun cas une hausse des prix des fruits. "Ce que vous entendez, c’est certainement qu’il va falloir augmenter de 20 centimes le prix final dans les étals. Ce n’est pas du tout ça qu’on demande, simplement que les marges soient mieux réparties."

Les producteurs dans les rayons

Une fois le discours tenu devant la Chambre d’agriculture, la centaine d’agriculteurs se dispersent dans les différents supermarchés d’Avignon et ses alentours, pour une opération de stickage. Au rayon des fruits et légumes, des stickers "producteurs dépouillés jusqu’au trognon" sont collés sur les fruits et les étalages. L'objectif en allant dans les grandes surfaces est de montrer la différence de prix entre ce que les producteurs sont payés et ce que la grande distribution fait payer aux consommateurs. 

Cette mauvaise répartition des richesses que dénoncent les agriculteurs, poussent certains à arracher des vergers. "On se pose la question d’arracher nos vergers, vu la rémunération qu’on nous donne depuis quelque temps, ça devient compliqué. Ça me touche de me poser cette question, d’autant plus que mon fils essaie de s’installer", raconte un exploitant agricole. Justement, Arnaud Guigue est inquiet face à cette potentielle installation. "Ça fait un peu peur. C’est surtout la main d’œuvre et puis le prix des fruits et de la vie qui augmente. On ne voit pas trop la lumière au bout du tunnel, on se demande comment on va s’en sortir", explique-t-il.

La fin de la souveraineté alimentaire

Mais la conséquence de ces arrachages, c’est bel et bien la porte ouverte à l’importation. "On a le gouvernement qui nous dit "on veut de la souveraineté alimentaire" mais à terme, c’est cette souveraineté alimentaire qui va disparaître", relate Julien Latour, un autre agriculteur.

Les consommateurs, comprennent cette urgence d'une répartition plus égale, entre grande distribution et producteurs. "Ils veulent être payés un petit peu plus et c’est logique. Il faut qu’il y ait une meilleure répartition, on a tout ce qu’il faut en France et on va chercher ailleurs. C’est ridicule", déclare l’une d’elle. Quelques mètre plus loin, l’avis est partagé par un autre : "Les paysans ne gagnent pas assez actuellement, avec les grandes surfaces qui prennent tous les bénéfices et ne pensent qu’aux dividendes. S’il n’y a plus de paysans, on va devoir importer les produits et on ne maîtrisera plus leur qualité."

Cette importation est déjà pourtant bien ancrée dans les rayons de fruits et légumes et pose déjà problème. "On est en pleine période de production et c’est intolérable d’avoir des pommes étrangères sur les étables. On n’a pas les mêmes charges et les mêmes coûts de production que les pays voisins donc forcément les prix d’achat sont plus intéressants pour les grosses enseignes. Fatalement, elles entrent en concurrence avec les pommes françaises. On aimerait que l'importation de pommes s’arrête", conclut Sophie Vache. 

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