Sophie Marinot a entamé une grève de la faim et dort dans sa voiture devant le domaine de Séguret, aux Adrets de l'Estérel (Var), où est construite sa villa. Elle souhaite ainsi alerter sur sa situation dramatique : le terrain de sa maison ne cesse d'être grignoté par les eaux qui ruissellent et menacent son habitation.
C'était le rêve d'une vie, devenu un véritable cauchemar.
En 2014, Sophie Marinot quitte la région parisienne, et fait construire une magnifique villa aux Adrets-de-Estérel (Var). Le lieu est plutôt huppé, et possède une superbe vue sur la mer Méditerranée. Elle y emménage avec toute sa famille, ses enfants et même ses parents, qui font partie de ce changement de vie dans le sud de la France.
Un terrain dévasté par les eaux de pluie
Mais très rapidement, elle s'aperçoit que lors des fortes pluies, les eaux ruissellent, et viennent dévaster son terrain, situé tout près d'une buse d'évacuation. Comme en témoigne cette vidéo, filmée lors d'un fort épisode pluvial.
Résultat, son terrain est peu à peu grignoté par ces ruissellements incessants, et sa maison semble désormais en équilibre précaire. Uniquement protégée du vide pas deux rangées de gros blocs de pierre, qu'elle a fait installer pour un coût de 15 000 euros.
On a installé ces cages de gabions pour protéger le terrain et surtout l'angle de la maison, qui est à 1 mètre du vide. Malheureusement, avec les 3 catastrophes naturelles qu'a connues la région (en 2015, 2018 et 2019), on voit que ce n'est pas suffisant.
Sophie Marinot, propriétaire sinistrée
En cause, un terrain situé tout en bas du Domaine de Séguret, où les eaux de pluie des alentours finissent par s'infiltrer. Même les enrochements que la famille a fait poser pour conforter son habitation sont victimes de cette eau, qui s'infiltre partout et fait même éclater certaines roches de plusieurs centaines de kilos.
Une piscine devenue bassin de rétention
Résultat, en plein milieu de son jardin, un grand trou, qui devait accueillir la piscine, s'est transformé en bassin de rétention.
"C'est toujours gorgé d'eau, même en été. Aujourd'hui c'est le seul moyen qu'on a trouvé pour se protéger des eaux au niveau de notre maison"
Sophie Marinot, propriétaire sinistrée
Une eau qui s'infiltre même dans ses plafonds, ou par capillarité dans ses murs. Des traces de moisissures sont apparues sur certains murs.
Récemment, la porte de toilettes s'est bloquée, à cause de l'humidité ! Même sa cuisine est désormais hors d'usage, suite à des ruptures de canalisations, obligeant la famille à faire la vaisselle dans la baignoire.
Grève de la faim
Après 10 ans de procédure, et 45 000 euros dépensés (dont 30 000 en expertise), Sophie se dit à bout. Elle a décidé d'entamer une grève de la faim, et dort désormais dans sa voiture, devant l'entrée du Domaine de Séguret.
Objectif, expliquer sa situation et sensibiliser ses voisins, qui ignorent pour la plupart ces problèmes à répétition.
J'ai pris mon duvet pour dormir, et j'ai tous mes dossiers, mes preuves. J'ai aussi mon ordinateur pour pouvoir travailler.
explique la mère de famille, épuisée.
Vers un élan de solidarité ?
Lors de notre tournage, nous croisons Richard, un voisin et résident du Domaine de Séguret. Touché par l'histoire dramatique de Sophie, il aimerait lancer un mouvement de solidarité pour l'aider.
Pour moi, la seule solution, c'est qu'il y ait une réunion spéciale en sa faveur, pour réunir une somme d'argent conséquente et régler tous ces problèmes. Si chacun des 300 propriétaires du Domaine mettait 500 euros, on arriverait vite à 150 000 euros !
Richard, un propriétaire du Domaine de Séguret
Une issue à laquelle Sophie n'ose même plus croire, mais qui lui redonne un peu le sourire.
Tout un pâté de maisons touché ?
Quoi qu'il en soit, même si son cas est le plus grave, la situation de Sophie ne serait pas isolée. Selon elle, certains de ses voisins directs sont, eux aussi, touchés par ces problèmes récurrents d'infiltrations.
La route qui mène à leur pâté de maisons menace d'ailleurs de se fissurer Un panneau éboulement a même été installé pour prévenir les automobilistes.
Il y a donc apparemment urgence à agir, avant que la situation ne s'aggrave pour tout un quartier.