L'édification d'un mur de soutènement en béton en dehors du permis de construire a décidé le maire de Saint-Raphaël dans le Var à imposer l'arrêt de ce chantier immobilier majeur pour la commune.
Une parcelle au pied de l'Estérel. Un ancien camping, en bordure de cette zone classée Natura 2000, où un ensemble de 125 logements, dont 50 appartements sociaux, répartis sur plus de 12 000 m², doit voir le jour.
Un chantier aujourd'hui à l'arrêt total.
Le promoteur du projet, le groupe Quartus, s'est trouvé confronté en cours de chantier à l'effondrement d'une partie de la colline à l'arrière du terrain. Il a procédé, en réponse, à la construction d'un mur de soutènement en béton de plusieurs mètres de haut.
Problème : selon la mairie, ce mur a été édifié en dehors du permis de construire, sur une portion d'un peu plus de 400 m² de terrain gagnée... sur le site de l'Estérel, classé Natura 2000.
Là-derrière, vous êtes dans l'espace boisé, classé. C'est un sanctuaire. Sur ces 450 m², il ne pouvait pas y avoir de confortement comme ça a été fait aujourd'hui, sans autorisation.
Stephane Iseppi, adjoint au maire de Saint-Raphaël, en charge de l'Urbanisme.
Le maire LR de Saint-Raphaël Frédéric Masquelier, qui avait lui-même accordé le permis de construire au projet, a donc pris un arrêté interdisant la poursuite du chantier. Les travaux sont à l'arrêt total depuis le 18 octobre.
La commune avait été alertée par l'association des Amis de la corniche varoise, qui aujourd'hui se réjouit de cette décision, tout en déplorant l'état du terrain.
Il y avait des arbres au-dessus... tous ces arbres ont disparu. C'est quand-même honteux ! Il faudra prendre des mesures de compensation pour remettre les lieux en état.
Jean-Louis Le Moal, président de l'association des Amis de la corniche varoise
De son côté, le promoteur, le groupe Quartus dit avoir agi dans les règles après le glissement de terrain.
Une expertise a été diligentée afin de trouver une solution permettant de remettre en état la partie du terrain ainsi effondrée, et préserver le site. Nous avons mis en œuvre la solution validée et préconisée par l'expertise. Nous avons réalisé les travaux de mise en sécurité du site, à savoir le confortement de la paroi du terrain voisin.
Groupe Quartus, promoteur du projet
De son côté, le maire Frédéric Masquelier précise que "le chantier ne reprendra pas tant qu’il n’y aura pas de conformité".
Aujourd'hui, le projet est donc bel et bien dans l'impasse tant que d'autres solutions ne seront pas proposées par le promoteur, et validées par les services de l'État.