Le radon, un gaz naturel présent dans le Var, peut provoquer un cancer quand la durée d'exposition est longue. Pour la première fois, l'agglomération Estérel Côte d'Azur met à disposition des habitants des dosimètres.
Le sud du département du Var est un territoire où le radon est très présent. "L'Esterel, ce sont des anciennes chaînes volcaniques", explique Françoise Delaunay Kaidomar, vice-présidente d'Esterel Côte d'Azur agglomération en charge de l'hygiène et de la santé.
Le radon est présent dans la roche à l’état gazeux. Ce qui lui permet de remonter à la surface et de pénétrer dans les habitations. En période hivernale, quand la température est basse, la concentration de ce gaz est plus importante.
Françoise Delaunay Kaidomar (Esterel Côte d'Azur agglomération)
Le radon, c'est un gaz radioactif naturel inodore et incolore. Il peut être un risque pour la santé humaine lorsqu'on y est exposé de manière prolongée. Il représente la deuxième cause dans les cancers du poumon, "après le tabac et avant l'amiante".
Deuxième cause de cancer du poumon
Le radon se forme à partir de la désintégration du radium, un descendant de l'uranium qui fait partie des éléments qui constituent la croûte terrestre. Lorsqu'il est dehors, le radon est en concentration faible. Toutefois, dans un bâtiment, sa concentration peut être plus élevée. C'est pourquoi cette campagne de sensibilisation vise particulièrement les habitations.
Le risque est significatif pour des expositions domestiques pendant 30 ans. Au niveau national, il représente 9,8% des cas de cancer.
Françoise Delaunay Kaidomar (Esterel Côte d'Azur agglomération)
"Le risque de développer un cancer du poumon est en outre multiplié par 20 lorsqu'on associe l'exposition au tabac et au radon", indique le site de l'ARS.
Alors Estérel Côte d'Azur Agglomération, qui regroupe les communes des Adrets, Fréjus, Puget-sur-Argens, Saint-Raphaël et Roquebrune-sur-Argens, lance une campagne pour évaluer la présence de radon sur son territoire.
Un dosimètre pendant deux mois
Chaque habitant de l'agglomération résident au rez-de-chaussée et au premier étage d'un bâtiment peut venir récupérer un dosimètre à installer chez soi pendant une période de deux mois durant l'hiver.
"On conseille de le placer à un mètre de hauteur, sur une commode par exemple", poursuit Françoise Delaunay Kaidomar, qui est également médecin à l'hôpital de Fréjus Saint-Raphaël.
Une fois cette période de deux mois passée, il faudra ramener le dosimètre.
Si un risque est identifié (à partir de 200 becquerel par m3), on accompagnera la famille.
Françoise Delaunay Kaidomar
Les solutions sont une "bonne aération du domicile", la mise en place d'une VMC ou, sinon, "des travaux d’étanchéité du sol".
Le site de l'ARS précise que "la concentration en radon dans l’atmosphère des habitations dépend des caractéristiques du bâtiment (présence ou non d’un vide sanitaire, de fissures dans la dalle de sol, etc…) et de la ventilation". Ainsi, les concentrations sont plus élevées en hiver car on vit plus confinés.
Une forte présence en PACA
Comme le montre la carte de potentiel radon de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (ISRN), la région PACA, et particulièrement le Var, est concernée par la présence de radon dans l'atmosphère.
Une bande rouge s'étale sur le littoral de la Côte d'Azur, de Sanary-sur-Mer (Var) à Vallauris (Alpes-Maritimes). Celle-ci signifie que ce territoire est en catégorie 3 d'après les calculs de l'ISRN. Cela signifie que la concentration de radon est plus importante que sur le reste du territoire, précise le site de l'ISRN.
Dans les zones en catégorie 3, des mesures de radon sont effectuées tous les dix ans dans les établissements qui accueillent du public comme les écoles, les prisons, les hôpitaux et les maisons de retraite. Lorsque de gros travaux sont entrepris, il peut aussi y avoir des mesures.
Dans la région, 4 départements (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes et Var) sont concernés par des zones à risque de niveau 3 (dont le potentiel radon est significatif). Dans ces zones, le code de la santé publique impose que les établissements scolaires, thermaux, pénitentiaires et médicosociaux avec fonction d’hébergement – hôpitaux, maisons de retraite – effectuent des mesures de radon tous les dix ans, et lors de travaux entraînant une modification substantielle des bâtiments.
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Renseignements : 04 94 19 89 59 ou hygiene@esterelcotedazur-agglo.fr
