Des responsables varois des Républicains (LR) s'insurgent contre un accord passé, selon eux, avec le Rassemblement National (RN) lors de l'élection de l'exécutif de la Communauté d'agglomération Var Estérel Méditerranée (Cavem) et réclament "des sanctions exemplaires" aux instances de leur parti.
Samedi, le maire LR de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier, a été élu président de la Cavem et le maire RN de Fréjus, David Rachline, premier vice-président de cette collectivité qui regroupe cinq communes de la Côte d'Azur.
"Alors qu'il y a seulement 20 élus RN et assimilés dans l'agglomération, David Rachline a obtenu 41 voix, ne laissant aucun doute sur le fait que des élus et cadres LR ont glissé un bulletin RN dans l'urne", a expliqué dimanche à l'AFP Jérémy Campofranco, délégué de LR à Fréjus qui dénonce "une situation honteuse et inédite".
"Un plafond de verre brisé"
Selon lui, "un plafond de verre a aujourd'hui été brisé à Saint-Raphaël", et il accuse Frédéric Masquelier d'un "arrangement avec le RN" alors même qu'il n'avait pas besoin de ses voix pour gouverner l'agglomération."Pour la première fois dans une communauté d'agglomération, une alliance entre le RN et LR a porté un cadre du RN et plusieurs de ses adjoints à de hautes responsabilités", ajoute-t-il, après l'élection de trois autres colistiers de M. Rachline comme vice-présidents à la Cavem.
Laurence Fradj, tête de liste LR à Fréjus et élue communautaire, dénonce pareillement une "alliance contre-nature" et "un simulacre de démocratie où les votes LR et
RN se sont mélangés comme jamais et dans la bonne humeur".
"Aucun accord partisan"
"Il n'y a aucun accord partisan", se défend Frédéric Masquelier, qui affirme avoir passé un simple accord avec "des maires démocratiquement élus" pour la "gouvernance" d'une agglomération aux compétences purement "techniques"."Je m'appuie sur un sondage de la Cavem réalisé par l'Ifop auprès de 800 habitants entre le 24 et le 29 juin qui montre que 80% des sondés veulent qu'on dépasse les oppositions politiques et 72% souhaitent que les élus de Fréjus aient des postes de vice-président", ajoute-t-il.
David Rachline estime pour sa part qu'"il n'y a pas d'accord politique mais une volonté partagée par l'ensemble des maires d'une gouvernance faisant fi des étiquettes
politiques".Et pour lui ce cas de figure n'est pas inédit. Il cite l'exemple du golfe de Saint-Tropez où Marc-Etienne Lansade, maire de Cogolin qui a depuis quitté le RN, était devenu
vice-président. Ou du Grand Avignon où le RN Joris Hébrard, maire du Pontet, a été élu jeudi 2e vice-président.
Pendant la folle campagne du 3e tour des municipales à Marseille et alors que certains redoutaient un accord entre LR et le RN, le président des Républicains Christian Jacob avait été "sans ambiguïté", estimant que son parti avait "toujours rejeté les extrêmes" et qu'il n'était "pas question de faire d'alliance avec le Rassemblement national".