La France va rapatrier "dans les prochains jours" les dépouilles de six soldats tombés à Diên Biên Phu, dans l'actuel Vietnam, où s'est déroulée la dernière bataille de la guerre d'Indochine en 1954, a indiqué le ministère français des Armées ce vendredi.
"Il s'agit de dépouilles déjà connues, conservées en trois lieux différents", qui avaient été "signalées à l'ambassade de France au Vietnam en 2012, 2021 et 2022", a-t-il précisé dans un communiqué. Les autorités vietnamiennes ont donné leur autorisation le 25 mars, et l'exhumation des dépouilles a eu lieu dès le lendemain.
"Des hommages aux morts ont été rendus par les autorités vietnamiennes et françaises sur chacun des sites". Après 56 jours de combats sanglants, de déluges d'obus et d'affrontements au corps à corps, la bataille de Diên Biên Phu prit fin le 7 mai 1954, par la chute du camp retranché français.
La bataille a scellé la fin de la présence française en Indochine et l'émergence du Vietnam en tant que nation indépendante.
Les soldats non identifiés enterrés à Fréjus
"L'Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaCVG) sera chargé conduire des analyses anthropo-archéologiques" pour tenter d'identifier les dépouilles, a indiqué le ministère. Les familles des défunts identifiés pourront obtenir la restitution de leurs dépouilles, ou opter pour une inhumation dans une nécropole nationale.
"L'une des dépouilles est accompagnée d'une plaque patronymique. Les analyses devront permettre de confirmer son identité", précise le communiqué. Les dépouilles non identifiées seront inhumées au sein de la nécropole du Mémorial des guerres en Indochine, à Fréjus.
Hier comme aujourd'hui, sur notre sol ou ailleurs, c'est l'honneur de la France de veiller à toujours assurer une sépulture perpétuelle à celles et ceux qui sont morts pour elle
a déclaré Patricia Miralles, secrétaire d'État aux Anciens combattants.
Un aéroport sur le site de la bataille
La décision des autorités d'Hanoï de développer la zone de Diên Biên Phu et d'étendre son aéroport sur l'emplacement des anciens combats, qui firent 4.000 morts côté français, avait laissé préjuger de la découverte de nouveaux corps.
Une formation "d'archéologie préventive" avait été dispensée aux responsables du chantier. Mais "depuis lors, les autorités françaises n'ont pas été informées de la découverte" de nouveaux corps de combattants français.