Sale temps pour les mariages : avec la 3ème vague de Covid-19 et un confinement qui se prolonge, beaucoup de couples ont dû reporter leurs noces. Les professionnels du secteur, eux, sont à l’arrêt, mais s'organisent. Une situation particulièrement marquée dans le Var.

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« C’est bien simple, c’est mort ! », nous répond directement Justine Laponche, responsable des mariages au Domaine de la Bouverie, à Roquebrune-sur-Argens dans le Var, à 12 km de Fréjus et de la mer Méditerranée.

L’établissement, particulièrement prisé pour son cadre magnifique, au pied du massif de l’Estérel,  et sa salle de réception haut-de-gamme, n’a pas pu accueillir le moindre mariage depuis 7 mois.

On a bien travaillé l’an dernier en juillet, août et septembre, mais depuis, les restrictions à 30 personnes et le confinement ont paralysé l’activité

Justine Laponche, responsable des mariages au Domaine de la Bouverie.

En temps normal, ce domaine familial célèbre au moins 70 mariages par an, et affiche complet de mars à fin novembre. Des noces y sont célébrées tous les week-ends, et même parfois en semaine.

Mais avec la 3ème vague de Covid-19,  il a fallu tout décaler.

Décalages en cascade

« Quarante-cinq mariages sont en attente actuellement ! Les couples ont réservé il y a un an et demi environ, et on attend tous le feu vert du gouvernement pour pouvoir célébrer ces unions. J’ai déjà décalé les mariages de mai, j’espère qu’on pourra reprendre très rapidement ! », explique Justine Laponche. Qui appelle régulièrement la préfecture du Var pour avoir les dernières précisions.  

La structure a dû mettre plusieurs salariés en chômage partiel, en attendant des jours meilleurs.

Manque de perspective

Une situation compliquée et qui vire parfois au casse-tête.  

C’est le cas par exemple à la Bastide de Fangouse, à Entrecasteaux, au coeur de la Provence verte.

Ce n’est pas simple, car on n’a aucune vision. Le plus compliqué, c’est de prendre des décisions avec autant d’incertitudes. Actuellement, je suis en train de recruter du personnel pour cet été, mais je ne sais pas quoi dire au futurs employés car on ne sait pas à quoi va ressembler la saison

explique Arnaud Lang, le propriétaire.

La bastide, magnifique bâtisse du 18ème siècle situé au cœur d’un parc verdoyant, peut accueillir jusqu’à 120 convives.

D’habitude, on y célèbre 30 à 40 mariages chaque année. Mais cette saison s’annonce déjà compliquée.

« Nous avons dû décaler tous nos mariages. J’ai déjà deux mois de report car d’habitude on commence début avril. On attend tous de savoir quand on pourra lancer la saison. Mais le problème, c’est qu’il nous faut au moins trois semaines pour vraiment être opérationnels », explique Arnaud, qui a beaucoup investi ces dernières années pour agrandir et moderniser son outil de travail.

« Nous avons investi dans des gîtes pour pouvoir accueillir plus d’hébergements. Mais les aides ne prennent pas en compte ces investissements », explique cet ancien parisien, ex-entrepreneur dans l’informatique qui a tout quitté pour s’installer dans ce joli village varois en 2017.

Toute une filière impactée

« Si le couvre-feu est maintenu jusqu’en juillet, ça va être très compliqué... Si je refais une saison blanche, c’est foutu ! Il faut aussi que les étrangers puissent revenir, car j’ai beaucoup d’Américains, d’Australiens ou même de Belges qui souhaitent venir se marier en Provence, mais qui pour l’instant, ne peuvent pas. Actuellement, j’ai quasiment la totalité de mes 12 salariés au chômage partiel » poursuit le chef d'entreprise, qui veut pourtant rester positif.

Une angoisse qui touche aussi toute la filière de l’évènementiel festif. Car au-delà des lieux de réceptions, ce sont tous les professionnels du mariage qui sont impactés : vendeurs de robes et de costumes de mariés, viticulteurs, fleuristes, décorateurs, loueurs de voitures, DJs…

Tous, attendent fébrilement les futures annonces du gouvernement pour pouvoir enfin retravailler.

Mais ils le savent, la lune de miel n'est pas encore pour tout de suite.

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