Durant une semaine, 90 sportifs de haut niveau sont en immersion totale au 21e RIMa de Fréjus. Ils font partie de "l'armée des champions", un dispositif pour permettre à ces sportifs de pratiquer leur sport sereinement. Certains ont participé aux derniers Jeux olympiques et paralympiques.
C'est "l'armée de champions" à suivre un stage de "cohésion" d'une semaine au 21e RIMa de Fréjus dans le Var.
Au programme, des parcours du combattant, du maniement d'armes, de la marche au pas, ou encore de la descente en rappel, le tout en treillis et rangers, encadrés par des Marsouins.
Point commun de tous ces sportifs, dont 23 médaillés olympiques et paralympiques l'été dernier à Tokyo : ils sont sous contrat avec l'armée, qui leur verse environ 1.350 euros par mois "pour les aider dans leur carrière mais aussi pour porter haut les couleurs de l'Armée française", explique le commandant François, commandant
du bataillon de Joinville.
Ce bataillon est une entité sportive de l'armée avec un budget annuel avoisinant 4,5 millions d'euros. 148 sportifs de haut niveau (dont 26 en situation de handicap) en font partie. "Pour eux nous ne sommes pas juste un simple sponsor", explique encore le commandant François : "Nous leur offrons un vrai contrat de travail, une sécurité. Toutes ces années donnent droit à des cotisations retraite. En retour, nous leur demandons un peu de présence, et qu'ils nous ramènent des médailles".
"Tremper pour endurcir"
Ici, la devise est simple: "Tremper pour endurcir". Loin des bassins olympiques, ou des stades, ici, nous sommes dans une lagune, semée de parcours inondés, au Centre d'instruction et d'entraînement au combat amphibie (Cieca) du 21e Régiment d'infanterie de marine.
Rénelle Lamote, triple championne d'Europe, membre de l'armée des Champions depuis 2016, dans la gendarmerie, n'en est pas à son premier stage: "ici on découvre un autre univers, mais surtout on comprend l'importance de la cohésion et de la solidarité".
Je déteste l'eau froide, j'ai peur du vide et j'ai peur des armes
Encore grelottante après avoir franchi des fosses et buses remplies d'eau noirâtre ou des plans inclinés et glissants, cette spécialiste du 800 mètres, s'en amuse et avoue sur les réseaux sociaux avoir sauvé son vernis à ongles :
A ses côtés, "le régional de l'étape", le quartier-maître de 1re classe et Varois Jean-Baptiste Bernaz, spécialiste du Laser (voile), qui a disputé ses quatrièmes JO à Tokyo.
Sous les drapeux également, le brigadier et triathlète Dorian Coninx, médaillé de bronze du relais mixte au Japon ou la nageuse niçoise Charlotte Bonnet.
Cela nous change, c'est plus physique et plus terrestre pour moi !….Ce n'est pas facile mais c'est bien aussi de voir de quoi on est capable !
Pour être présent à Fréjus, le triathlète Dorian Coninx, médaillé de bronze du relais mixte au Japon a profité d'une annulation d'une étape du circuit WTS aux Bermudes. "Je suis rentré dans le programme en 2014. J'ai participé aux Jeux militaires à Wuhan (Chine) et à un stage à Castelnaudary en 2018", confie -t-il.
Dans la perspective des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024, le bataillon de Joinville va porter à 173 le nombre de sportifs sous contrat, avec 140 valides et 33 paralympiques.
54 membres de "l'armée des champions" étaient présents à Tokyo et 20 participaient aux Jeux paralympiques cet été.
Hommage au plus grand contributeur au soutien des sportifs de haut niveau tricolores, l'Armée.
— Maryse Éwanjé-Épée (@EwanjeEpee) August 27, 2021
148 sportifs de haut niveau dont 26 en situation de handicap, composent l’#ArméedesChampions 54 d'entre étaient présents à #Tokyo2020et 20 participent aux #Paralympics ???? pic.twitter.com/F9j2Z6xeZ0
Tendance forte, la féminisation, avec 41% de femmes sur les 148 sportifs aidés aujourd'hui.
La blessure, c'est ce qu'ils redoutent tous. "Les JO-2024, c'est demain, donc on va faire attention", confie encore la coureuse cycliste handisport Marie Patouillet.
- Avec AFP