VIDÉO. "On ne voit pas le bout du tunnel" : le désarroi d'une apicultrice face aux attaques de frelons asiatiques

Depuis plusieurs années, les abeilles, notamment celles de Provence, sont la proie du frelon asiatique. Les cheptels sont décimés et la production moins importante. Face à cette menace, certains apiculteurs envisagent d'arrêter ce métier.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Depuis que le frelon asiatique, ce redoutable prédateur, est arrivé en France, en 2004, il sème la panique dans toutes les ruches dans lesquelles il passe.

Un constat amer qu'observe depuis mi-août Perrine Barbe, une apicultrice du Var du GAEC de l’Estérel. Jour après jour, les cadres des ruches qu'elle remonte sont vides avec des cadavres d'abeilles. 

"Tout est empêché par le frelon"

À la fin de l'été, la population de frelons asiatiques explose, c'est le pire moment pour les apiculteurs et leurs abeilles. "À l'automne, elles sont censées faire des réserves pour l'hiver, se redévelopper pour qu'il y ait des nouvelles abeilles pour passer l'hiver tranquillement. Avant, éventuellement, on faisait du miel aussi en automne, ce qu'on ne peut plus espérer maintenant. Tout ça, c'est empêché par le frelon, elles ne sortent plus de la ruche. Elles attendent de se faire manger..." déplore Perrine Barbe, interrogée par France 3 Côte d'Azur.

Après les produits phytosanitaires et les parasites qui impactent fortement les butineuses, cette nouvelle tare inquiète les professionnels de l'apiculture.

En Provence, cet insecte sévit de manière importante depuis deux ans, il peut détruire jusqu'à la moitié de certains ruchers.

Le cheptel de Perrine, dans le massif de l’Estérel, est passé de 500 à 220 ruches.

Ce sont des pertes sèches de colonnies, ce n'est même plus une affaire de butinage, c'est devenu intenable

Jean-Louis Lautard

Président - Syndicat des miels de Provence et des Alpes du Sud

Pas de solution "miracle"

Pour les apiculteurs comme Perrine, cette hécatombe pèse à la fois sur les finances et le moral. "Je ne sais pas ce que je vais faire. Je n'ai plus beaucoup de miel comme il y a le dérèglement climatique déjà et on n’est pas aidé du tout par l'état et désormais en automne, on a les frelons... On a aussi des parasites à l'intérieur des ruches et on ne voit pas le bout du tunnel, donc oui, je pense que je vais arrêter."

Le frelon menace directement la biodiversité. Selon des estimations, les frelons sont responsables de 20% de la mortalité dans les ruchers selon l'AFP. L'insecte représente aussi une perte annuelle de 12 millions d'euros pour la filière apicole.

Quelques dispositifs de lutte contre l'insecte existent comme des traitements chimiques, l'utilisation de drones, ou la conception de pièges par des particuliers. Pour l'heure, aucune solution réellement efficace et satisfaisante n'a vu le jour.

Avec Sylvain Bouillot

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information