Au moment des "jeux de la diversité" à Paris (Gay Games), le parcours de Florent est logiquement singulier. Emblématique aussi de la force du sport pour se trouver et rencontrer les autres. 3 fois vice-champion de France de natation adaptée, sa différence pèse peu devant sa volonté et son travail.
Florent Danays a 21 ans. Cela fait 3 ans qu’il nage. 3 ans qu’il s’est retrouvé dans un bassin et qu'il enchaîne les longueurs. Il avait testé beaucoup d’autres sports avant. Aux dires de tout le monde, il était plutôt doué. Mais voilà, il s’ennuyait un peu.
Des facilités et le goût de la compétition
Quand on évoque la natation, les yeux clairs de ce Varois un peu timide s’éclairent et ses motivations, curiosité en tête, apparaissent en toute simplicité « j’avais envie de faire beaucoup de sport, de rencontrer de nouvelles personnes et d’apprendre d’autres nages. » Et les facilités qui sont les siennes ont très vite joué pour l’accrocher davantage. Car s’il aime le contact de l’eau, c’est un compétiteur J’aime les déplacements dans les clubs extérieurs, améliorer mes temps… et gagner.
Avec son entraîneur Manuel Comas, éducateur sportif, il a bossé d’abord le crawl, puis le dos et la brasse. Et avec ses parents, ils parcourent des kilomètres et collectionnent les compétitions.
Une route qui a mené le clan Danays aux championnats de France de natation en sport adapté à Vichy les 7, 8, 9 et 10 juin derniers.
Un clan soudé composé des parents Christelle et Jean-Patrick, mais aussi de la sœur, Clara.
Un clan qui se transforme en supporters qui donnent de la voix dans les moments importants.
3 titres en dos et brasse
A l’arrivée, Florent ramasse la mise avec 3 titres de vice-champion de France sur le 200 dos ainsi que sur 200 et le 50 mètres brasse. De belles performances qui ne sonnent pas comme un aboutissement mais au contraire comme une promesse.Il pratiquait la brasse sur ses capacités personnelles jusque là, mais compte tenu de son potentiel, c’est là qu'avec son coach il va porter les efforts. « Il me manquait peu. »
Une synthèse d’autant plus réaliste que son petit gabarit par rapport aux autres - il rend 20 centimes au champion de France - est une contrainte qu’il doit contourner avec davantage de travail.
Travailler et s'entraîner
Florent sait ce que travail veut dire. Le courage ne lui manque pas. Il se lève tous les jours à 5h30 et prend son service aux espaces verts de la ville de La Valette dans le Var à 6h30 jusqu’à 14h15. Après un temps de repos il repart à la piscine. Et planifie ses entraînements 6 jours par semaine, à Hyères et à Toulon.A la question de savoir s’il a des objectifs précis, sa réponse est là encore facile : « Non, je prends comme cela vient. »
Et l’attitude semble lui être bénéfique. « Assurément la pratique de cette spécialité lui a permis d’entamer une métamorphose. Il s’épanouit, s’ouvre. Il a besoin de comprendre, sentir avant de modifier et l’expérience lui apporte des éléments de réponses nouvelles aux questions qui se font jour », concluent de concert sa maman et son entraîneur.