Incendie dans le Var : le lourd tribut payé par le village touristique de Grimaud

Les flammes ont touché l'ouest de ce village lundi soir, dévastant complétement un ranch et un camping. 500 personnes ont été évacuées face à la progression fulgurante du feu. Deux jours après, beaucoup attendent de savoir ce que sont devenues leurs habitations.

Des habitations ravagées par les flammes, des centaines de vacanciers hébergés en urgence, des vignes brulées... la commune de Grimaud a payé un lourd tribut face à l'incendie qui touche le Var depuis le lundi 16 aout. 

De castrophique, le bilan est passé à dramatique. Deux corps ont été retrouvés mercredi dans un logement entièrement détruit par le feu. Les causes de leurs morts doivent encore être déterminées. L'une des victimes pourait être une jeune femme de 32 ans, qui avait disparu dans le secteur de la commune. 

Les flammes n'ont pas épargné les habitations et les structures touristiques situées à l'ouest de la commune. Le camping Charlemagne a été complètement détruit, les touristes ont été évacués à temps. Des bruits de détonation ont même été entendus dans le voisinage. Des bonbonnes de gaz pourraient avoir explosé. 

Les animaux d'un ranch évacués à temps

A proximité, le ranch de la Mène a également été détruit par les flammes. Grace à l'aide d'une dizaine de bénévoles, les animaux ont pu être évacués en pleine nuit. Sur les 150 animaux, seuls deux cochons sont restés sur place. 

"Je suis arrivé ici, j'avais cinq ans, raconte Gino Colanesi au milieu des bâtiments en ruine.  Le terrain était nu, on a construit tout ça en famille."

"On se demande si on va rentrer demain"

Dès lundi soir, les habitants et les vacanciers évacués ont été accueillis dans la salle Beausoleil et le complexe sportif  de Grimaud. 500 personnes y ont trouvé refuge, certains accompagnés de leurs animaux de compagnie.

Dans le village, la solidarité s'est rapidement mise en place. Une douzaine de bénévoles se relayent depuis deux nuits pour accueillir les naufragés de l'incendie. "Ce matin, un primeur est venu de Draguignan pour livrer des fruits", explique Guillaume Lelard, responsable du pôle événementiel et animation à l'office de tourisme.

Mais l'incertitude demeure pour les personnes délogées : l'accès au camping et aux habitations touchées par les flammes est encore limité. "On se demande si on va rentrer demain, souffle une touriste liloise, après deux nuits passées sur un lit de camp. Pour l'instant on est dans le flou total." 

Certains touristes ont déjà décidé de rentrer chez eux ou sont partis se loger ailleurs. Pour la deuxième nuit, 240 personnes ont dormi dans les deux salles ouvertes par la commune.

"On a cru perdre la maison"

"On entendait les flammes derrière la maison, les pommes de pin qui éclataient, se remémore Lydie, propriétaire d'une chambre d'hôte située à 400 mètres du camping Charlemagne. Le feu allait si vite, on a cru perdre la maison." En voyant les flammes, elle fait évacuer en urgence ses locataires à 23h30. 

Le feu s'est finalement arrêté à 50 mètres de la maison. Dans la nuit du lundi au mardi, elle revient plusieurs fois pour tenter de récupérer ses deux chats. Le lendemain, elle se réinstalle chez elle pour veiller : "Un peu plus haut un feu a repris, heureusement les habitants l'ont tout de suite signalé aux pompiers."

Un feu en pleine saison touristique

En attendant que l'électricité revienne, Lydie balaye les cendres tombées sur la maison. "On a des vacanciers qui ont annulé leur séjour, d'autres ont décidé de rester." A Grimaud, la saison touristique bat son plein. 

A l'est de la ville, épargné par les flammes, mais pas par les fumées et les cendres, le camping du Domaine du Golfe de Saint Tropez n'a pas désempli. "Quelques vacanciers sont repartis, des touristes étrangers, mais pas d'inquiétude", confirme Nathalie Layanie.

La directrice du camping est confiante : "On est préparé aux incendies. Une fois par an, avant la saison touristique ont fait un exercice d'évacuation avec les pompiers, la gendarmerie et la police." 

Ce mercredi après-midi, au sud de la commune le secteur Cogilin-La Mole est toujours sous surveillance. C'est l'une des deux zones à risque pour les sapeurs-pompiers, qui font face à plusieurs reprises de feu.  

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