Ce lundi 9 mars, le collège Alphonse Karr de Saint-Raphaël organisait un goûter en soutien à une famille kosovare menacée d’expulsion, dont les enfants sont scolarisés dans le collège. La famille est arrivée il y a près d'un an en France, mais sa demande d'asile a été refusée.
Pour le collège de Saint-Raphaël, pas question de laisser deux de ses élèves être renvoyés dans un pays où leur famille est menacée de mort.
Isabela, 14 ans, et sa sœur Iréna, 15 ans, sont arrivées du Kosovo en France, avec leur famille, en mai 2019. Mais leur demande d’asile a été refusée, la famille risque l’expulsion. Un collectif de parents d’élèves et de professeurs s’est organisé pour empêcher ce retour forcé au Kosovo.
« Leur dossier a été examiné de manière très sommaire, on n’a pas pris en compte leur situation, dénonce Florence Braun, professeur d'histoire géographie et membre du collectif de soutien. Ils sont arrivés au bout des recours, mais ce n’est pas possible qu’ils retournent dans un pays où ils sont menacés de mort. On est le pays des droits de l’homme, ils ont le droit à la sécurité », demande l’enseignante.
Une pétition pour soutenir cette famille est en ligne. A ce jour, elle a récolté près de 1400 signatures.
A l’origine de leur départ, une histoire de vendetta qui oppose deux clans, la loi du Kanun au Kosovo. Ce droit coutumier médiéval régit les modalités des vendettas dans certaines régions, et permet de venger le sang par le sang. Tout homme de la famille de l’agresseur ayant l’âge de manier une arme peut être tué.
D’après les témoignages, le père de la famille n’aurait participé à aucun règlement de compte par le sang, mais se dit menacé. En quittant son pays, il souhaite protéger sa famille. « J’ai peur pour moi mais j’ai surtout peur qu'on me tue mon fils, car la loi du Kanun permet de tuer un enfant à partir de 14 ans dans mon pays », explique Pashk Lekaj.J’ai peur qu'on me tue mon fils, car la loi du Kanun permet de tuer un enfant à partir de 14 ans dans mon pays.
Les démarches de demande d'asile de la famille ont été rejetées par l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), qui considère qu’il n’y a pas de risque pour la famille à retourner dans son pays.
Aujourd’hui, ils sont donc sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français. Le collectif de soutien en appel à la préfecture. « On demande à la préfecture une certaine compréhension de la situation de cette famille. On voudrait qu’elle exerce le pouvoir discrétionnaire dont elle dispose pour leur accorder le droit de séjourner en France », explique Pierre Durero, conseiller juridique de la famille.
Nous avons contacté la préfecture qui à ce jour, n’a pas donné suite à notre demande.