Cela fait depuis le mois d'octobre 2023 que les urgences de Gassin, dans le golfe de Saint-Tropez, sont fermées la nuit par manque de personnel. Ce mode dégradé devait s'arrêter le 1ᵉʳ mai dernier à l'approche de la saison touristique. Il va finalement devoir être, à nouveau, prolongé à la suite d'un mouvement de grève, toujours à cause du manque de personnel.
Dans l'absolu, il devrait être douze professionnels de la santé aux urgences de Gassin, dans le golfe de Saint-Tropez.
Dans la réalité, aujourd’hui, ils sont sept. Un manque chronique de médecins, des infirmières débordées qui ne permettent plus de faire fonctionner, normalement, ce service des urgences.
La situation s'est encore précarisée. Il y a peu, un de mes praticiens est parti à la suite d'un burn-out.
Philippe Garitaine, chef des urgences, hôpital de Saint-Tropez à Gassin.
Cet événement, c'est la goutte d'eau qui a poussé le syndicat majoritaire, Force Ouvrière, de l'hôpital de Saint-Tropez, a appelé à la grève illimitée.
Quand vous avez une infirmière qui part en pleurs, le soir, parce qu'elle n'a pas bien fait son travail, ce n’est pas normal !
Patrick Le Hir, délégué syndical FO, Hôpital de Saint-Tropez.
Un préavis de grève illimité afin que la direction accède aux demandes des grévistes. À savoir, un effectif normal "pour accueillir les touristes et tous les citoyens de notre région" poursuit le délégué syndical.
L'effet papillon
Une situation qui, 35 km plus loin, a des répercussions. C'est ce que l'on appelle l'effet papillon.
Si les personnels des urgences de l'hôpital de Fréjus - Saint-Raphaël se dit prêt à aider leurs homologues de Saint-Tropez, bien que débordés, eux aussi,, ils demandent une juste reconnaissance, comme l'explique, Didier Jammes, le chef des urgences de l'hôpital de Fréjus-Saint-Raphaël : " On a déjà participé largement l'été dernier à les aider. On est bien sûr prêts à le refaire, comme à aller aider l'hôpital de Draguignan, mais on attend vraiment, aujourd’hui, de notre ARS et de notre cabinet ministériel, une reconnaissance de ces sacrifices qu'on est obligé de faire à titre individuel pour pallier la saison estival qui arrive".
On les a déjà aidés l'été dernier. On est prêts à le refaire. Mais on attend, du ministère, une reconnaissance des sacrifices individuels qu'on est obligé de faire.
Didier Jammes, chef des urgences de l'hôpital de Fréjus-Saint-Raphaël
Les urgentistes de ces deux hôpitaux en appellent donc désormais à l'État et à leur ministère de tutelle pour que des moyens soient rapidement déployés et éviter un mois de mai sous très haute tension.
À défaut d'être entendu, ils pourraient bien, eux aussi, lancer un appel à la grève, qui comme à Saint-Tropez fermerait les portes du service des urgences fréjusiennes et raphaëloises la nuit, et ce, à partir du 19 mai prochain.