Dans la nuit de dimanche à la lundi la maison des services publics de la cité Berthe à La Seyne-sur-Mer, dans le Var, a été incendiée. Des containers de poubelles en feu, traînés devant l'entrée du bâtiment ont provoqué des dégâts importants.
Dans le sas d'entrée du bâtiment, les flammes n'ont rien épargné. Tout a brûlé, même la machine a boissons.
Dans cette maison des associations les habitants venaient Remplir un dossier pour la caisse d'allocation familiale, chercher un conseil juridique ou encore rencontrer une assistante sociale.
Nichée au cœur de la cité Berthe, la maison des services publics était un lieu emblématique dans l'accès au droit pour tous.
"On était le seul point CAF de toute la zone ouest, c'est à dire toutes les villes avoisinantes. C'est pour cela qu'on recevait 250 personnes par jour" déplore Michèle Rignault-Laporte, directrice de la maison des services publics.
Les services publics étaient adossés à cette tour d'une quinzaine d'étages, la dernière de cette taille depuis la rénovation de la cité Berthe. Elle est quasiment vide et connue pour être tenue par des dealers et leurs petites mains, là-bas, le trafic de stupéfiants se déroule en plein jour comme le montre ce reportage de Pierre Vaireaux et Ali Martiniky :
Ces dernières semaines plusieurs feux sans conséquences avaient été déclarés au même endroit. Deux jeunes habitants de la cité affirment que ceux qui ont incendié les locaux ne sont pas du quartier.
"Nous on n'est pas du genre à brûler des trucs comme ça, on sait que nos parents viennent ici, on respecte". Deux jeunes habitants avouent quand même allumer des feux lors de rassemblements "quand on est entre nous".
Une enquête a été ouverte au commissariat de La Seyne-sur-Mer. En attendant, les experts de la police scientifique ont laissé place aux experts des assurances. Les 800 m2 de bureaux sont touchés, noircis par les fumées et plusieurs semaines seront nécessaires pour tout remettre en état.
"Il faut que ça rouvre car c'est un besoin et ce quartier-là mérite comme tous les autres d'avoir des services publics de proximité" affirme Claude Astore, adjoint au maire chargé de la sécurité.
Le maire, Marc Vuillemot a lui adressé une lettre ouverte au ministre de l'intérieur :
Criminalité urbaine : M. le ministre, votre trop long silence est intolérable https://t.co/KMbCCN9of9 #Civisme-préventionetsécurité
— Marc Vuillemot (@marcvuillemot) 4 février 2019
A la fin de cette semaine, la tour devrait être définitivement vidée de ses derniers occupants et condamnée. Pas de quoi rassurer les structures présentes dans la maison des services publics, 5 d'entre elles auraient déjà décidé de ne pas revenir s'y installer.