Alerte sur le téléphone, sirènes dans la ville : 4 questions sur l'exercice nucléaire qui se déroule à Toulon

Ce jeudi 23 novembre, un exercice nucléaire se poursuit à la base navale de Toulon. La préfecture du Var a prévenu les citoyens de cette phase d'exercice afin qu'ils ne s'inquiètent pas d'un danger réel.

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Pour une fois, en ce mois de novembre, les sirènes ne sonnent pas que le premier mercredi du mois aux alentours de midi. À Toulon, un "plan particulier d'intervention" (PPI) a lieu ce jeudi. Cet exercice vise à vérifier que les procédures sont adaptées en cas d'incident sur la base navale de Toulon.

Le système FR-Alert a été utilisé pour envoyer un message sur tous les téléphones présents dans la zone concernée. 

Le message d'alerte apparait et sonne même si le téléphone est en silencieux. Le gouvernement n'a pas accès directement à nos numéros de téléphone portable comme dans un film de science-fiction. La technologie utilisée est celle dite de la diffusion cellulaire ou cell broadcast en anglais.

Les messages sont envoyés au niveau d’une "cellule" télécom (d’où son nom de "diffusion cellulaire"), ce qui permet de toucher tous les mobiles situés dans une zone (même ceux des étrangers). Un système qui fonctionne un peu comme la radio ou la télévision par antenne râteau.  

Pourquoi cette alerte ?

L'exercice concerne un sous-marin nucléaire d'attaque (SNA). Le scénario simulera un "accident majeur affectant la chaufferie" de l'appareil, détaille un communiqué de la préfecture du Var. L'engin se situe en zone protégée Missiessy dans la base navale de Toulon.

L’exercice est prévu avec un déroulé lent : "un rejet peut se produire plus de 6 heures après l’événement initiateur".

La journée de ce mercredi 22 novembre a été consacrée à l'évacuation des victimes de la base navale et à des actions techniques qui permettront notamment de tester le "plan d'urgence interne" du site. Les militaires s'exerceront également à "évaluer de manière prédictive la nature et l’importance des éventuels rejets radioactifs attendus et l’impact sanitaire sur les personnes présentes sur le site et sur la population présente autour du site". 

Le jeudi 23 novembre est consacré à une autre sorte d'action : "un rejet ou une menace de rejet, avec dispersion fictive de produits radioactifs dans l’environnement".

L'objectif à ce moment-là sera plutôt de tester les plans de communication entre les différentes structures et "d’évaluer les mesures de gestion du trafic (routier, autoroutier, ferroviaire et maritime) susceptibles d’être mises en œuvre (itinéraires d'évacuation, de contournement…)".

Quelles conséquences pour les habitants du Var ? 

L'exercice n'a pas uniquement vocation à entraîner les militaires de la base. Les habitants du Var et spécialement ceux de la métropole toulonnaise y trouveront une occasion de se rappeler la conduite à tenir et les réflexes à adopter en cas d'alerte.

Pour cela, des actions pédagogiques pour les jeunes seront organisées à Toulon, La-Seyne-sur-Mer, Ollioules et Saint-Mandrier-sur-Mer. Les établissements scolaires ou recevant du public simuleront une mise à l'abri.

Les sirènes d'alerte SAIP (que l’on entend habituellement le premier mercredi du mois) ont été déclenchées dans ces quatre mêmes communes. Les sirènes de la base navales sonneront également. 

Ces quatre communes ont été choisies, car le PPI de Toulon prévoit que les mesures de protection des populations se dispersent sur les 2 km entourant les zones nucléaires de Missiessy, où sont basés les sous-marins, et de Milhaud et Vauban, prévu pour le porte-avions.

Toutefois, comme l'indique la préfecture sur les réseaux sociaux, aucune action n'est requise de la part des citoyens. 

Pourquoi organise-t-on cet exercice ? 

Tous les sites industriels avec une activité à risque doivent disposer d’un PPI (PPI). Celui-ci doit être testé tous les cinq ans. Cet exercice est organisé par la Marine nationale, la préfecture du département et l'autorité de sûreté nucléaire de défense. 

Après l'accident nucléaire de Fukushima, en 2011 au Japon, les plans d'urgence ont été révisés afin de mieux préparer les pouvoirs publics et les autorités sur place à un accident similaire. C'est ainsi que la limite des 2 km autour des zones nucléaires a été décrétée pour une mise à l'abri et une évacuation en cas de besoin. 

La zone "d'information, de planification renforcée et de prédistribution de comprimés d’iode stable" est passée quant à elle de 2 à 5 km. Ces comprimés permettent de réduire les risques pour la santé engendrés par l'inhalation de l'iode radioactif. Cela peut provoquer le cancer de la thyroïde, une glande située dans le cou qui joue un rôle important dans la croissance et le système nerveux. "L’absorption d’iode doit se faire à la demande des autorités", précise la préfecture.

Le dernier exercice a eu lieu en décembre 2019. Auparavant, la commune de Saint-Mandrier n’était pas incluse dans ce dispositif.

Des exercices annuels sont également organisés par la Marine nationale à la base navale de Toulon. 

Que se passe-t-il en cas de véritable problème ?

Si un véritable PPI venait à être déclenché, les habitants seraient prévenus grâce à une sirène "diffusant 3 signaux sonores prolongés et modulés (montant et descendant), d’une minute et 41 secondes chacun, séparés d’un intervalle de 5 secondes", indique la préfecture.

Les zones trop éloignées des sirènes seraient averties grâce aux pompiers et gendarmes qui diffuseront l'alerte avec des véhicules équipés de haut-parleurs.

Si cette sirène est déclenchée, cela signifie que la population située à 2 km des zones nucléaires doit se mettre à l'abri. Il faut entrer dans le bâtiment le plus proche si on est en extérieur ou dans un véhicule et fermer les fenêtres et les portes. Il est aussi recommandé d'obstruer les cheminées et les ventilations.

L’erreur à éviter est celle d’aller chercher ses enfants à l’école. Ils y sont en sécurité. Les instituteurs sont formés aux mesures de protection dans un tel cas et font rentrer les enfants dans les classes. Si les parents sortent chercher leurs enfants, ils s’exposent inutilement ainsi que leurs enfants.

Préfecture du Var

Si une évacuation est demandée, des bus seront mis en place pour transporter la population. "Les enfants seront conduits, depuis les écoles, dans des centres d’accueil ou d’hébergement hors de la zone à risque. D’où l’intérêt de ne pas perturber ces évacuations générales par des actions personnelles, en venant récupérer ses enfants à l’école par exemple…", insiste la préfecture.

Il faut éviter d'encombrer les lignes téléphoniques et de fumer. Les habitants sont invités à s'informer via la télévision locale (France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur) ou bien la radio France Bleu Provence sur 102.9 MHz/FM. 

Pour boire, il est toujours possible de consommer l'eau du robinet, l'eau minérale capsulée, du lait conditionné hermétiquement et, pour manger, les provisions entreposées à l’intérieur du domicile ainsi que des conserves sont également propres à la consommation.

La fin de l’alerte serait annoncée par la sirène diffusant un signal continu de 30 secondes.

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